Violette - Qwice

Présentation rapide de François de La Rocque dans l'Histoire-Politique de l'Entre-deux-guerres. Je ferais peut-être une partie 2, orientée sur son idéologie.

Violette - Qwice 2024

Présentation rapide de François de La Rocque dans l'Histoire-Politique de l'Entre-deux-guerres. Je ferais peut-être une partie 2, orientée sur son idéologie. <p>François de La Rocque est un ancien combattant qui a pris place dans la politique rapidement entre les deux guerres. Symbole extrêmement populaire de l’époque, il joue un rôle majeur dans la politique française et ses décisions ont impacté tout le pays. Il est dirigeant des Croix de Feu puis du Parti Social Français, environ 8 ans à la tête des groupes politiques les plus importants, en nombre, dans le paysage français.<br /></p><h3>Croix de Feu : </h3><p>De 1931 à 1936, il est dirigeant des Croix de Feu, un mouvement d'anciens combattants se sentant oubliés et désabusés par la politique et les politiciens en France. Ce groupuscule prend rapidement de l’ampleur, atteignant 300 000 membres en 1936.</p><p>Cette association crée des œuvres sociales telles que des ventes de charité, des soupes populaires, un service d'entraide et des centres sociaux.</p><p>Pour le côlté politique axé sur le social : corporatisme, le salaire minimum, les congés payés, le vote des femmes et le vote familial, ainsi qu'une réforme de la procédure parlementaire.</p><p>Les Croix de Feu sont rapidement associés à une forme de fascisme français, et cette image, maintenue par les adversaires politiques comme le Front populaire, est combattue par La Rocque. Le mouvement refuse catégoriquement d’être lié au fascisme et prend des mesures très fortes pour s’en dissocier : aucun recours à la violence n’est toléré, aucune alliance avec les partis d'extrême droite comme l'Action française, aucun contact avec les anti-républicains, une dénonciation de l'antisémitisme, et ils honorent chaque année la mémoire des anciens combattants juifs.</p><p>De plus, le 6 février 1934, une manifestation est organisée par les Croix de Feu. Leur dirigeant refuse catégoriquement toute insurrection, estimant qu’il est préférable de jouer le jeu de l'institution politique. Ce choix impacte grandement la prise de pouvoir par l’extrême droite anti-républicaine, qui échoue. Les Croix de Feu étaient assez nombreux et puissants pour faire une ingérence et diriger la France. C’est ce que Léon Blum estime : « Si la colonne qui s'avançait rive gauche aux ordres du colonel de La Rocque ne s'était pas arrêtée devant le mince barrage de la rue de Bourgogne, nul doute que l'Assemblée aurait été envahie par l'insurrection ».</p><p>Le 18 juin 1936, les Croix de Feu sont dissous par le Front populaire, accusés de fascisme et de centralisation du pouvoir par certains membres. La Rocque refuse, une nouvelle fois, de faire une insurrection et préfère créer un parti politique, le Parti Social Français.</p><p><br /></p><h3>Parti Social Français<br /></h3><p>Ce parti, fondé en 1936, reprend à l’identique les revendications des Croix de Feu. Il critique ouvertement l’électoralisme et affirme que le patriotisme n’est pas de droite et que le socialisme n’est pas de gauche, afin de rassembler ces deux valeurs. La Rocque va même jusqu’à se moquer de l’Action Française, qui avait pour slogan « La politique d’abord », en disant « Le social d’abord ».</p><p>Dans son livre <em>Service Public</em>, paru en 1934, il écrit ceci : « La France gouvernée par une autorité judicieuse et forte dans une décentralisation vigoureuse et prospère ; la France fraternelle, dispensatrice de libertés, compensatrice d'inégalités ; la France généreusement, intelligemment libérale, mais débarrassée des indisciplines du "libéralisme". La France honnête, fière de son passé, jalouse de sa place parmi les nations, ambitieuse de progrès ; la France tout à la fois résolue et pacifique ».</p><p>Cette ligne politique, mélangeant nationalisme, socialisme et pacifisme, attire encore plus de membres, devenant le premier parti avec plus d’un million d’adhérents en France juste à la veille de la guerre.</p><p>Le PSF n’oublie pas ses convictions profondes et se lie avec le Syndicat professionnel français et crée des œuvres sociales telles que la Propagande ouvrière et commerciale, la Société de Préparation et d'Éducation Sportive et l'association Travail et Loisirs. Ils continuent de maintenir une ligne se battant contre l’antisémitisme, ne voulant pas être liés au nazisme. La Rocque dénonce même ses membres et directement la propagande hitlérienne en Alsace-Lorraine : <em>« Je ne suis pas parmi vous pour vous plaire, je ne suis pas venu pour obtenir des applaudissements. (...) Je sais parfaitement, qu'ici comme dans tout le reste du territoire, on déclenche depuis quelque temps une vague d'antisémitisme. (...). Quant aux agents vecteurs (de cette campagne), je vais vous dire sur leur compte toute ma pensée. Volontairement ou involontairement, ils font chez nous, particulièrement en Lorraine et en Alsace, le travail de la propagande hitlérienne. »</em></p><p>De plus, La Rocque s’oppose à la proposition d’une union des droites anti-marxiste luttant contre le Front populaire, le Front de la Liberté par Jacques Doriot, président du Parti Populaire Français. C’était principalement un calcul politique, le PPF étant assez proche du PSF, il refuse de perdre des membres au profit d’une guerre politique où le Front populaire risquerait de grimper davantage.</p><p>La position pour défendre la légalité républicaine pousse La Rocque à dénoncer souvent le gouvernement et des opposants, créant une situation tendue et violente. Il demande un retour au calme quand Blum menace de dissoudre son parti. Cette position de défense de la république, de considération du vote comme un devoir au même titre que l'impôt et l’obligation militaire, le détache du fascisme et du nazisme. Cependant, cette réputation continue de l’entacher aux yeux de ses adversaires politiques.</p><p>Sous Vichy, il modifie le nom du parti pour changer « Parti » en « Progrès », donnant Progrès Social Français. Le régime de Vichy lui prend d’ailleurs sa devise « Travail, Famille, Patrie » sans lui demander son avis.</p><p>Durant la guerre, La Rocque refuse de s’associer à n’importe quel camp, ne choisissant ni Staline ni Hitler, estimant qu’il faut chasser les deux pour sauver la civilisation chrétienne. En 1937, il dénonce le nazisme pour son côté raciste, totalitaire et son culte d’Hitler, il dit aussi que l’Allemagne est le premier danger visible pour la France.</p><p><br /></p><h3>Sous Vichy</h3><p>La Rocque, sans hésitation, est pour la Résistance. Il écrit dans son journal le 16 juin 1940 :</p><p><em>« Après avoir jusqu'au dernier moment adressé aux Parisiens nos exhortations de courage et de fermeté, nous voulons maintenant crier à tous les Français le mot d'ordre de résistance. Le gouvernement au pouvoir a été désigné, soutenu à cause de son programme essentiel : tenir, ne jamais faiblir. Ce gouvernement ne saurait capituler sans se renier lui-même. Il ne saurait mettre bas les armes par une simple décision. Sa décision ne saurait sortir de la ligne choisie, convenue, adoptée, sans que le pays soit d'abord consulté, prévenu. Ou bien ce serait une escroquerie morale dont aucun Français n'a le droit d'accuser un autre Français, ce dernier fût-il son pire adversaire politique. Tous les citoyens doivent donc être prêts à la résistance totale, et jusqu'au bout. La famille P.S.F. au seul service de la nation entière doit donner l'exemple... Une seule consigne, quoi qu'il arrive, consigne de gouvernement, consigne civique : Résistance ! »</em></p><p>Après l’armistice, il réitère ses propos et préconise de ne pas collaborer avec le régime nazi. La Rocque reste fidèle à Pétain, ne voulant pas le dénoncer comme un ennemi ; cependant, il va s’attaquer au régime de Vichy et s’opposer aux lois raciales contre les Juifs. Dénoncé par Doriot comme étant un protecteur des Juifs, La Rocque refuse tout compromis avec ces « ennemis » et déclare qu’il n’accepte aucune discrimination raciale et que son journal restera dans sa ligne et ne se soumettra pas à la propagande hitlérienne.</p><p>Le parti est rapidement marginalisé, il n’a plus de poids politique et devient principalement une organisation sociale avant d’être dissous en 1942. La Rocque est nommé au Conseil National mais démissionne rapidement car en désaccord avec la politique vichyste. Malgré sa fidélité au Maréchal, La Rocque s’approche de la Résistance, cependant, il n’est pas proche des Alliés, préférant une vision où la Résistance doit se battre et non attendre des secours des Anglo-Saxons. Il est arrêté en 1943, cette arrestation venant des tentatives de La Rocque de convaincre Pétain de partir en Afrique du Nord, ainsi que de ses différents actes de dénonciation et de résistance.<br /></p><h3>Après-guerre</h3><p>La Rocque meurt très rapidement après la guerre, le 28 avril 1946. Cependant, l’histoire ne s’arrête pas là. Il est considéré pendant très longtemps comme un collaborateur à cause de son image comme homme fasciste par le Front populaire et ses différents ennemis politiques. Il a fallu attendre 1961 et une intervention de De Gaulle pour qu’il soit récompensé d’une médaille posthume de la Résistance. De Gaulle lui rend hommage : <em>« à la mémoire du colonel de La Rocque, à qui l'ennemi fit subir une cruelle déportation pour faits de Ré

Image
Animation Animation