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Episode 8 : Des provinciales de 1995 à un nouvel accord… (1995 – 1998) Dans le dernier épisode, je vous avais laissé sur les élections provinciales de 1989 qui laissaient au RPCR une majorit

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Episode 8 : Des provinciales de 1995 à un nouvel accord… (1995 – 1998) Dans le dernier épisode, je vous avais laissé sur les élections provinciales de 1989 qui laissaient au RPCR une majorité suffisante pour diriger le Congrès avec le soutien du Front National et de « Calédonie Demain ». Ce scénario allait-il se répéter en 1995 ? Regardons cela de plus près… 😉 <h1><strong>Histoire de la Nouvelle-Calédonie de 1946 à nos jours</strong></h1><h2><strong>Episode 8 : Des provinciales de 1995 à un nouvel accord… (1995 – 1998)</strong></h2><hr /><p style="text-align:justify;"><strong>Divisions chez les loyalistes…</strong></p><p style="text-align:justify;">Comme l’ont révélé les provinciales de 1989, le camp loyaliste jusque-là assez uni autour du RPCR et du FN commence à se morceler. J’ai évoqué la fois dernière « Calédonie Demain » composé de dissidents du RPCR et du FN… mais ce parti-là n’était pas le seul autre parti loyaliste à se présenter aux élections provinciales de 1989. Et au début des années 1990, les dissensions vont se poursuivre au sein du camp loyaliste…</p><p style="text-align:justify;">En janvier 1993, Dick Ukiewé, une figure historique du RPCR, décide de le quitter suite à un différend avec Jacques Lafleur et de fonder son propre parti politique, le MCLL (Mouvement des Calédoniens et Loyaltiens Libres)… parti qui ne se présentera toutefois pas aux provinciales de 1995, car il échoue à convaincre les électeurs lors des législatives de 1993 en faisant un score deux fois inférieur à celui du candidat du RPCR.</p><p style="text-align:justify;">Mais la division la plus marquante au sein du RPCR interviendra peu avant le 1er tour des présidentielles de 1995. Lafleur va surprendre la direction parisienne du RPR (auquel le RPCR est politiquement affilié), les membres de son camp et aussi son électorat en déclarant soutenir Edouard Balladur pour les présidentielles… alors que, jusqu’ici, Lafleur avait toujours été un soutien inconditionnel de Chirac au point qu’on les présentait comme des amis intimes.</p><p style="text-align:justify;">Didier Leroux, élu du RPCR et ex-chef de la fédération patronale, est dans l’incompréhension vis-à-vis de la posture de Lafleur et soutient, comme la majorité de la droite néo-calédonienne de l’époque, Jacques Chirac. C’est ainsi qu’après l’élection de Jacques Chirac en 1995, Leroux et certains partisans de la candidature de Chirac au sein du RPCR quittent le parti et fondent un parti concurrent, l’UNCT (Une Nouvelle-Calédonie pour Tous) ce que Lafleur considère comme une trahison ! Ces 2 partis s’enverront ainsi des piques pendant toute la campagne électorale…</p><p style="text-align:justify;">A cela s’ajoute aussi une formation dissidente nommée DECA (aucun rapport avec le café ^^’, il s’agit de « Développer Ensemble pour Construire l’Avenir ») menée dans le Nord par deux anciens membres du RPCR, Robert Frouin et Délin Wema. Également, un petit parti local concurrent du Front National décide de s’inscrire dans la même veine que le MPF (Mouvement pour la France) de Philippe de Villiers et se rebaptisera RCF (Rassemblement pour la Calédonie dans la France). Il est mené par Claude Sarran (j’ignore s’il a un lien de parenté avec Michel Sarran, par contre ^^’).</p><p style="text-align:justify;">On pourrait alors penser que le FLNKS, en restant bien uni pourrait récupérer davantage de sièges, mais malheureusement… le camp indépendantiste se disloque également !</p><p style="text-align:justify;"><strong>…mais aussi chez les indépendantistes !</strong></p><p style="text-align:justify;">Alors que le FLNKS faisait, à l’exception du LKS de Naisseline, toujours front commun pour ce qui est des élections jusqu’ici, la signature des accords de Matignon-Oudinot et surtout la mort de Jean-Marie Tjibaou, leader emblématique du FLNKS, en 1989 va entraîner une scission importante au sein de cette alliance politique.</p><p style="text-align:justify;">En effet, il s’avère que, contrairement à Tjibaou qui tâchait de distribuer les responsabilités entre les différents partis constituant le FLNKS, la nouvelle direction du FLNKS tend à favoriser les membres de l’UC (Union Calédonienne) pour les élections, sous le prétexte que ce parti possède plus de militants que les autres.</p><p style="text-align:justify;">Par exemple, sur les 19 élus au Congrès que compte le FLNKS suite aux Provinciales de 1989, on dénombre 13 élus de l’UC contre 3 pour le Palika et 3 pour l’UPM, deux autres partis présents au sein du FLNKS.</p><p style="text-align:justify;">De surcroît, les 3 têtes de liste FLNKS pour les provinciales de 1989 étaient toutes issues de l’UC (François Burck, Léopold Jorédié et Richard Kaloï), le candidat du FLNKS pour les sénatoriales de 1992 était Rock Wamytan (issu aussi de l’UC) et enfin, les candidats du FLNKS pour les législatives de 1993 étaient… Rock Wamytan et Léopold Jorédié !</p><p style="text-align:justify;">Lassé de ne jamais avoir l’opportunité d’être tête de liste pour des élections, le Palika décide de créer, avec le PSC (Parti Socialiste Calédonien), des listes indépendantes de celles du FLNKS dans le Nord et le Sud, listes qui seront baptisées « listes UNI » pour ces provinciales… UNI signifiant « Union Nationale pour l’Indépendance ». L’UPM, quant à elle, décide de rester fidèle au FLNKS.</p><p style="text-align:justify;">Aussi, aux ÃŽles Loyauté se monte une structure dissidente de l’UC et du FLNKS. En effet, lâché par l’UC (dont il est membre) dans un conflit qui l’opposait aux coutumiers de Lifou, Cono Hamu décide de quitter l’UC et le FLNKS pour monter le FDIL (Front pour le Développement des ÃŽles Loyauté), un parti indépendantiste plus modéré.</p><p style="text-align:justify;"><strong>Quels sont les résultats des provinciales de 1995 ?</strong></p><p style="text-align:justify;">Si le camp anti-indépendantiste conserve la majorité des sièges du Congrès et la renforce même (on passe de 32 sièges en 1989 à 35 sièges en 1995 si on réunit les sièges des listes RPCR, UNCT, DECA, FN et RCF), le RPCR ne peut désormais plus s’associer qu’au FN pour avoir la majorité comme on peut le constater dans la première image de l'album ci-dessus.</p><p style="text-align:justify;">Si le RPCR parvient à conserver la présidence du Congrès en y mettant cette fois-ci Pierre Frogier, en revanche, elle ne possède plus qu’une seule vice-présidence sur les 8 du Congrès. Aussi, une alliance entre le FLNKS, l’UNI et l’UNCT à laquelle DECA participe aussi de façon plus officieuse (26 sièges en tout) voit le jour au Congrès et réclame un meilleur partenariat avec le RPCR.</p><p style="text-align:justify;"><strong>Nouvel accord…</strong></p><p style="text-align:justify;">En dépit des divisions, le référendum de 1998 approche à grand pas et les indépendantistes constatant, au vu des résultats des provinciales de 1995, qu’ils risquent de le perdre demandent à négocier un nouvel accord avec le RPCR et l’Etat. Les discussions s’engagent alors dès 1995 entre loyalistes, indépendantistes et Etat Français pour décider d’un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie.</p><p style="text-align:justify;">Si Alain Juppé, alors Premier Ministre du gouvernement de Jacques Chirac, est d’abord chargé de représenter l’Etat dans ces négociations, la défaite de la droite aux législatives de 1997 entraîne son remplacement par le socialiste Lionel Jospin.</p><p style="text-align:justify;">C’est ainsi Jospin qui finalise le travail de Juppé en négociant l’accord au nom de l’Etat Français avec Jacques Lafleur représentant les loyalistes et Rock Wamytan représentant les indépendantistes. C’est ainsi que le 5 mai 1998, l’accord de Nouméa est signé par Jospin, Lafleur et Wamytan ce qui sera symbolisé par cette… double poignée de main de la part de Jospin (voir deuxième photo de l'album ci-dessus, Wamytan étant à gauche au 1er plan puis Jospin étant au milieu et Lafleur étant à droite au 1er plan).</p><p style="text-align:justify;"><em>D'ailleurs, un jour, en montrant précisément cette photo à l'élève que j'ai eu le plus longtemps (j'en ai parlé ici de cet élève d'ailleurs : https://qwice.com/Point/SNcIzlhsEVG1XI ) pour lui indiquer le "geste" ayant symbolisé l'accord de Nouméa, il m'a demandé : "C'est qui les 2 types du fond qui font un faux sourire au passage et dont on a l'impression qu'ils sont obligés d'être là, sinon, ils sont privés de dessert ?". 😅</em></p><p style="text-align:justify;">Au cas où vous vous poseriez la même question que mon ancien élève... il s'agit d'Alain Christnacht et de Thierry Lataste (de gauche à droite). Christnacht étant un des négociateurs, pour l'Etat, des accords de Matignon-Oudinot et Lataste ayant contribué à négocier celui de Nouméa pour l'Etat.</p><p style="text-align:justify;">Bref, au passage, 1998, c’est pile l’année où je suis arrivé en Nouvelle-Calédonie ! </p><p style="text-align:justify;"><strong><em>Aparté : Â

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