Camille - Qwice

Bonsoir ! Je vous republie ici un thread que j'ai écrit sur twitter au sujet des groupes Facebook de parents, et leurs dérives. Le texte est copié/collé, donc ne soyez pas surpris si vous l

Camille - Qwice 2025

Bonsoir ! Je vous republie ici un thread que j'ai écrit sur twitter au sujet des groupes Facebook de parents, et leurs dérives. Le texte est copié/collé, donc ne soyez pas surpris si vous l'avez déjà lus 😉 Bonne lecture ! <p><span>C'est parti pour un nouveau thread ! Aujourd'hui : le problème des groupes de parents sur Facebook.</span></p><p>Mais tout d'abord, disclaimer :</p><p>Ces groupes n'existent pas pour rien. Ils répondent au manque d'informations et au sentiment de presque abandon qu'expérimentent la plupart des jeunes parents en sortant de la maternité.</p><p>On leur a appris à se préparer pour l'accouchement, mais après ?</p><p>Il n'y a pas d'école de parents. Pas de cours d'éducation. Pas d'accompagnement prévu obligatoirement pour les jeunes parents.</p><p>C'est ce qui pousse les jeunes parents à se renseigner par eux-mêmes et à poser naturellement leurs questions à ceux qui sont passés par là avant eux.</p><p>En 2023, on considère encore que l'éducation est de l'ordre de la vie privée de la famille. Chacun fait bien ce qu'il veut, on va pas venir nous apprendre à nous occuper de nos enfants ! Puis nos parents ont bien réussi, eux, et sans aide, alors on va pas en demander !</p><p>Mais en 2023, on se heurte (enfin) aux limites de ce genre de raisonnement. On réalise que l'éducation qu'on a reçu, que nos parents nous ont donné "sans aide", ils nous l'ont surtout donnée sans savoir. Et que pour certains d'entre nous, il y a eu des conséquences<span>.</span></p><p>Bien entendu, chaque parent fait comme il peut, avec ses ressources. Mais je pense que si on essayait d'harmoniser les pratiques, en mettant en place des cours de parentalité obligatoires, avec un suivi réel et un bon accompagnement, la maltraitance réduirait grandement.</p><p>Maintenant que ce disclaimer est clos, nous pouvons nous atteler au sujet qui nous intéresse aujourd'hui : les groupes de parents sur Facebook et ses dérives.</p><p>Il en existe pléthore, des groupes de parents, sous pleins de noms différents.</p><p>"parents épuisés", "soutien entre parents", "le repère des parents", etc, etc.</p><p>Leur but est tout à fait louable : permettre à de jeunes parents d'échanger et de se soutenir</p><p>Alors tout va bien ? C'est plutôt positif ?</p><p>Oui et non. Effectivement, ces groupes permettent aux parents (à 90% des mères) de s'exprimer sur des situations difficiles, d'exprimer leur ras le bol et de recevoir des conseils, du soutien. Cela peut faire beaucoup de bien !</p><p>Le poids de la charge mental maternelle étant un des thèmes qui revient le plus souvent, ces groupes permettent à ces jeunes mères de se soutenir entre elles dans des moments difficiles.</p><p>Sauf que souvent, il faudrait plus que ça.</p><p>Ces groupes sont aussi des repères à fake med et à dérives sectaires.</p><p>Les parents épuisés et en souffrance, en recherche de conseils, sont les proies idéales de ces mouvements mal intentionnés, cherchant à tirer du fric de leurs situations désespérées</p><p>On en voit beaucoup, des profils tout rose tout doux tout mignons, conseiller la naturopathie, l'homéopathie ou l'ostéopathie pour traiter des bronchiolites, des reflux ou d'autres pathologies nécessitant de vrais soins. </p><p>On en voit aussi beaucoup, des mamounes vous parlant gentiment du syndrome de kiss, maladie imaginaire fourre-tout, avec des symptômes qui correspondent à tout et à rien, et qui ne se "soigne" qu'avec des fake med sur une longue période.</p><p>Mais quel intérêt pour les "soignants"? : l'argent. </p><p>S'accompagne de ce genre de discours une volonté de créer une méfiance entre les familles et les professionnels. On y voit énormément d'anti vax et de complotisme, encore une fois parce que les jeunes parents sont des cibles faciles, car en demande d'aide et d'informations.</p><p>Avec ça, il y a aussi la méfiance envers les services sociaux.</p><p>J'ai été effarée de voir des personnes conseillant à une mère isolée et en grande souffrance, craignant de finir par faire du mal à son bébé, de ne surtout pas aller voir la PMI car ils lui voleraient son bébé !</p><p>Et cette jeune maman, épuisée par le manque de sommeil, complètement isolée (pas de père, pas de famille), a cru cette personne plutôt que celles qui lui disaient que c'était n'importe quoi.</p><p>Et je comprends. Ce qui rend cette manipulation encore plus ignoble.</p><p>On a également souvent une banalisation de la maltraitance (gifles/fessées/humilations/punitions dégradantes), et également de ne jamais poser la moindre limite (il ne faut pas dire non, il faut laisser les enfants faire ce qu'ils veulent), des conseils dangereux et absurdes...</p><p>J'y ai vu des parents conseillant à d'autres de mettre du sirop dans le biberon de bébé qui "n'aime pas l'eau", d'autres de ne surtout pas consulter de pédopsychiatre malgré des troubles du comportement importants, parce qu'il va "le droguer", des huiles essentielles pour un RGO...</p><p> Je ne parle même pas de cette maman en panique complète parce que suite à une surinfection d'une bronchiolite non-traitée pendant 2 semaines (enfin si, avec des plantes du naturopathe et de l'homéopathie), le bébé s'est fait hospitalisé dans un état grave.</p><p>Et ce qui inquiétait cette maman, c'est qu'on allait l'empoisonner à l'hôpital en lui donnant de l'oxygène et le priver de son traitement (les plantes et les billes de sucre), alors que le naturo lui a bien dit que ça irait d'abord pire avant d'aller mieux 🙃</p><p>Heureusement, il y a aussi beaucoup de gens qui répondent correctement à toutes ces affirmations dangereuses. Mais trop peu à mon sens pour que ça équilibre la balance.</p><p>Et c'est normal : ils sont là surtout pour être aidés et parce qu'ils ne savent pas plus que les autres.</p><p>Méfiez-vous de ces groupes, tournez-vous vers des professionnels de l'enfance et de la santé, et tenez-vous à distance des gens non-pros qui pensent savoir juste parce qu'ils ont été à votre place un jour.</p><p>Nous sommes là pour vous accompagner, c'est notre rôle. Pas le leur.</p>

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