L'arrestation de du patron de Telegram pour hébergement d'activités illégales pose le problème de la liberté d'expression. Deux approches s'affrontent : https://www.francetvinfo.fr/internet/reseaux-sociaux/l-arrestation-du-patron-de-telegram-pavel-durov-n-est-en-rien-une-decision-politique-affirme-emmanuel-macron_6745006.html <p style="text-align:left;"><strong>Il y a tout d'abord les libertariens</strong> pour lesquels aucune entrave, aucune limite à la liberté d'expression n'est acceptable.</p><p style="text-align:left;">Ils partent du principe que les limites sont définies et mises en place par les États et que ceux-ci ne sont pas impartiaux. Elles dépendent du régime politique en place et peuvent constituer des atteintes aux libertés fondamentales des personnes.</p><p style="text-align:left;">Il est vrai que dans certains pays la censure et la répression mettent en place des limites qui n'ont d'autre objectif que de sauvegarder le pouvoir en place. Dans ces pays, les messageries chiffrées constituent des espaces de liberté et de résistance.</p><p style="text-align:left;">Mais c'est avant tout une question de point de vue : pro-régime ou anti-régime peuvent avoir une opinion diamétralement opposée sur la liberté d'expression.</p><p style="text-align:left;">Par ailleurs, les messageries chiffrées posent problème quand elles sont utilisées pour des motifs illicites de droit commun : activités mafieuses par exemple.</p><p style="text-align:left;"><strong>Il y a ensuite les partisans de la régulation </strong>pour lesquels il faut mettre des limites. Toute la difficulté réside dans la définition des limites. Trop de fermeté peut conduire au délit d'opinion, ce qui est une atteinte aux libertés fondamentales. A l'inverse, trop de laxisme peut faciliter des activités criminelles graves.</p><p style="text-align:left;"><strong>On a souvent tendance à considérer partiellement la liberté d"expression</strong> : du point de vue de celui qui s'exprime ou du point de vue de celui qui en subit les conséquences. Pourtant, la liberté d'expression doit être appréhendée de manière globale, avec les deux points de vue.</p><p style="text-align:left;">Aussi, la régulation ne doit pas être générale mais précise, sur des sujets qui font consensus dans une société démocratique. C'est par exemple le cas en France ou la liberté d'expression est établie sauf pour des cas précis : appel au meurtre, terrorisme, pédophilie...</p><p style="text-align:left;"><strong>La régulation suppose et nécessite un contexte démocratique</strong> pour être définie sans porter atteinte aux libertés fondamentales. Il y a toutefois un risque de dérive ou d'inflexion de la régulation selon des élus. Mais c'est un moindre mal et le fonctionnement démocratique doit permettre d'y veiller.</p><p style="text-align:left;"><strong>En conclusion, les positions de principe sur la liberté d'expression ne sont pas applicables. </strong>Tout comme on ne peut pas faire n'importe quoi, on ne peut pas dire n'importe quoi. La liberté d'expression doit rester un principe de base mais nuancé par des restrictions précises définies démocratiquement.</p><p style="text-align:left;"></p><p style="text-align:left;"></p><p style="text-align:left;">*</p><p style="text-align:left;"></p><p style="text-align:left;"></p><p style="text-align:left;"></p>