Bruno Leralu - Qwice

Post de Chloé Morin Analyste politique Elle décrit une problématique sur l'évolution de la classe politique que je propose ci-dessous d'élargir en phénomène de société.

Bruno Leralu - Qwice 2025

Post de Chloé Morin Analyste politique Elle décrit une problématique sur l'évolution de la classe politique que je propose ci-dessous d'élargir en phénomène de société. Le texte de Chloé MorinPlus les jours passent, plus je me dis que la série Baron noir a eu un effet tout à fait délétère sur notre vie publique. De plus en plus de conseillers ministériels, parlementaires et chefs de partis ont été biberonnés à l’adrénaline de cette série qui glamourise le cynisme et célèbre l’opportunisme le plus décomplexé. Ils multiplient les « coups » les plus dangereux, émerveillés par leur propre audace (jusqu’à ce que ça leur retombe sur le nez et qu’ils trouvent un bouc émissaire, en général le président de la République, à blâmer). Les récits de coulisses écrits par les journalistes politiques entrent de plus en plus en concurrence avec la fiction politique. Un nombre croissant de conteurs - tyrannie de l’audimat aidant - se sent obligé d’être à la hauteur des rebondissements imaginés par les scénaristes de Baron noir, quitte à enjoliver et tordre la réalité. On ne s’intéresse plus qu’aux figures hautes en couleur, aux gamblers, aux cyniques, parce que les figures raisonnables - celles qui font tourner la machine pourtant - paraissent ternes et ne font pas d’audience. Tout le débat politique est lu et joué comme si ce n’était qu’une partie d’échecs, chacun faisant comme si l’on pouvait jouer impunément avec nos institutions et avec la confiance des Français. L’atterrissage risque d’être rude, lorsque les uns et les autres se rendront compte que dans la vraie vie, il n’y a pas de bouton rewind.Mon commentaire :Ce constat ne se limite à la politique. Les fictions créent des modèles qui supplantent la réalité et deviennent des références auxquelles l'humain s'identifie. Les fictions sont un reflet de la société, mais celui-ci est augmenté pour le rendre attractif. Pour le rendre attractif on va chercher un angle nouveau et aller encore plus loin. On est ainsi passé du héros défenseur du bien à l'anti-héros puis au héros complexe tenté par le mal, pour aller jusqu'au héros qui peut mal agir voire incarner le mal. Le spectateur est d'abord fasciné par la nouveauté puis se l'approprie. In Fine les modèles audiovisuels définissent le futur de nos sociétés. Si George Orwell nous a démontré que la réécriture de l'histoire, donc du passé influence la société, il faut compléter sa vision par les fictions qui définissent les futurs possibles.