Petit coup de gueule que j'ai écrit sur l'automatisation de l'industrie en Suisse <h3><span>Automatiser l’industrie suisse : une menace existentielle pour l’économie nationale</span></h3><p><span>Contrairement à une idée reçue largement véhiculée par des commentateurs étrangers, la véritable richesse de la Suisse repose sur son industrie. Automatiser intégralement ce pilier économique, sans garde-fou, reviendrait à déstabiliser l'économie nationale.</span></p><h4><span>Le secteur secondaire : colonne vertébrale de l’économie suisse</span></h4><p><span>Selon les données de la Banque mondiale, en 2023, l'industrie représentait environ 25 % du PIB suisse (donnees.banquemondiale.org). En comparaison, le secteur financier (banques et assurances) contribuait à hauteur de 9 % du PIB, dont seulement 5,5 % pour les banques proprement dites.</span></p><p><span>En termes d'emploi, l'industrie manufacturière employait environ 700 000 personnes, soit près de 15 % de la population active (ftige.ch). Le secteur bancaire, quant à lui, comptait environ 93 299 employés en 2023 (swissbanking.ch).</span></p><h4><span>Le précédent de la délocalisation pharmaceutique</span></h4><p><span>L'industrie pharmaceutique suisse, autrefois riche en emplois, a connu une vague de délocalisations vers des pays comme la Chine et l'Inde. Cette tendance a entraîné des pertes d'emplois qualifiés et une dépendance accrue à l'étranger pour des composants critiques. Le cas devrait servir d’avertissement clair : la modernisation aveugle détruit l’humain et rend un pays vulnérable.</span></p><h4><span>La réalité sur les banques suisses</span></h4><p><span>Le secret bancaire suisse a été largement démantelé depuis plus de 12 ans. Depuis l’annonce de sa fin en 2009, la place financière suisse a dû s’adapter à une nouvelle réalité, avec des échanges automatiques d’informations, des accords internationaux, et une régulation stricte (sif.admin.ch).</span></p><p><span>Par ailleurs, les banques cantonales, institutions publiques fortement ancrées dans les cantons, détiennent aujourd’hui une part de marché d’environ 36 % du total des actifs bancaires suisses (vskb.ch). Ce sont elles, et non UBS ou Credit Suisse, que les PME, les artisans, les agriculteurs et les collectivités choisissent pour placer leurs avoirs.</span></p><h4><span>La Suisse n’a pas besoin de Credit Suisse ou d’UBS pour survivre</span></h4><p><span>Non seulement ces deux banques sont largement détestées par la population suisse, mais elles sont aussi perçues comme des institutions arrogantes, déconnectées des réalités du pays. L’affaire Credit Suisse en 2023 a été un exemple flagrant : une gestion calamiteuse, un scandale après l’autre, et un sauvetage orchestré en urgence.</span></p><p><span>Et pourtant, après la disparition de Credit Suisse, la Suisse n’a pas sombré. L’économie a tenu bon. Les employés ont été en partie absorbés ailleurs. Les marchés ont été rassurés par la stabilité du reste de l’économie suisse.</span></p><h4><span>Le grand mensonge : “si UBS ou Credit Suisse tombent, la Suisse tombe”</span></h4><p><span>La majorité des politiciens qui affirment que la Suisse ferait faillite en cas de chute de ses deux grandes banques sont des menteurs, ou pire, des complices. Ces discours apocalyptiques ne sont pas seulement mensongers, ils sont scandaleusement manipulatoires.</span></p><p><span>Nombre d’entre eux ont été ouvertement influencés par la pression de la Société suisse des banquiers, soucieuse de protéger ses intérêts, même au détriment de la vérité. En réalité, il s’agissait de faire payer la population, de tirer de l’argent public, de sauver des actionnaires privés avec l'argent des contribuables.</span></p><p><span>Et ces politiciens devront, tôt ou tard, répondre de leurs mensonges. Car aucun économiste sérieux, même modeste, n’accorde le moindre crédit à ces prédictions cataclysmiques. Toute personne ayant la moindre formation économique, voire une simple intuition saine de bon sens, considère ces discours comme de pures élucubrations.</span></p><p><span>Des élucubrations dignes de malades mentaux, pas loin de certains complotistes délirants. Ce genre de déclarations fait rire beaucoup d’économistes… et en énerve beaucoup d’autres. Moi, le premier. Car c’est précisément ce type de propagande qui nuit à la démocratie, à la transparence et à la vérité économique.</span></p><h4><span>Conclusion : Protéger l’industrie, c’est protéger la Suisse</span></h4><p><span>La Suisse est prospère grâce à son secteur secondaire, et non grâce à un mythe bancaire. L’industrie, c’est l’innovation, l’exportation, l’emploi local, la stabilité régionale, et l’excellence technique. Les grandes banques, elles, sont devenues des reliques toxiques, nuisibles, et indéfendables.</span></p><p><span>Automatiser sans conscience, sans stratégie sociale, c’est choisir le chaos.<br /> Et sans industrie, la Suisse ne serait plus qu’une coquille vide.</span></p><p><span><em>Les chiffres mentionnés dans cet article sont issus de sources fiables et vérifiables. Ils reflètent la réalité économique du pays, bien loin des fantasmes colportés par ceux qui n’ont jamais dirigé une entreprise, lu un rapport économique, ni mis les pieds dans une usine suisse.</em></span></p>