Des forces coloniales à Verdun ? (post écrit en collaboration avec @bMEYxU8RIxB5IV ) L - Qwice

Des forces coloniales à Verdun ? (post écrit en collaboration avec @bMEYxU8RIxB5IV ) Le général Charles Mangin publie en 1910 "La Force noire". Dans ce livre, il présente les soldats de

Marine. - Qwice 2025

Des forces coloniales à Verdun ? (post écrit en collaboration avec @bMEYxU8RIxB5IV ) Le général Charles Mangin publie en 1910 "La Force noire". Dans ce livre, il présente les soldats des colonies de l'Empire comme une réserve inépuisable de "chair à canon" susceptible de compenser la faiblesse des armées. Sur ses recommandations, les troupes coloniales sont engagées pour la Première Guerre mondiale. D'où viennent ces troupes ?Principalement d'Afrique : Algérie, Tunisie, Maroc, Afrique occidentale, Congo français, Côte des Somalis, ...Mais aussi d'Indochine, de Nouvelle-Calédonie, de Guadeloupe, de Martinique, et de Guyane.Pourquoi Verdun ?En 1916, la Première Guerre mondiale a déjà commencé depuis 2 ans. L'Allemagne grignote la frontière française, mais les avancées stagnent depuis 1 an. L'Allemagne décide de tout miser sur un point stratégique. Elle concentre ses armées sur Verdun.Les conditions de viePour tous les soldats, les tranchées étaient remplies de gadoue et inondées, ils avaient faim, la chaleur en été était vraiment étouffante, les tranchées étaient aussi remplies d'infections et de maladies. Les soldats avaient des lésions aux pieds : "pieds de tranchées" à cause de l'humidité et du froid en hiver. La dysenterie régnait. Les tranchées étaient infestées de poux qui transmettaient la fièvre, il y avait aussi le typhus, le tétanos, la gangrène... Mais pour les soldats venant des colonies peu habitués au froid, ils souffraient particulièrement. En mars 1916, la température descend à -15°C. L'hiver 1915-1916 est encore plus rude. Les pieds gelés se multiplient.Le soutien des troupes colonialesEn plus de grossir les troupes, malgré une éducation militaire très pauvre, les soldats se démarqueront :L'ordre d’évacuation est donné le 21 février 1916 à Fleury. Le village change de main entre les Français et les Allemands 16 fois. Il est définitivement repris par des soldats du régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM) le 18 août 1916.La reprise du fort de Douaumont en octobre 1916. Sur la plaque commémorative scellée à l’entrée du fort de Douaumont, il est écrit : « Le 24 octobre 1916, le régiment d’infanterie coloniale du Maroc renforcé du 43e bataillon sénégalais et de deux compagnies de Somalis [...] a inscrit une page glorieuse à son histoire en s’emparant dans un assaut irrésistible du fort de Douaumont et en conservant sa conquête malgré les contre-attaques répétées de l’ennemi. »La religion à VerdunAux côtés des soldats, les aumôniers prodiguent soutien et réconfort. Ils célèbrent les offices des morts et écrivent aux familles endeuillées. Les soldats musulmans, juifs ou bouddhistes, majoritairement issus des troupes coloniales, n’ont pas d’aumôniers officiels. Mais les chefs militaires portent une grande attention au respect de leurs obligations religieuses. On a retrouvé à Verdun des tapis de prière et autres objets religieux divers. La reconnaissance de ces différentes religions à Verdun a été beaucoup controversée. Et c'est seulement en 1959 qu'est inaugurée, en contrebas de Douaumont, une modeste stèle "Aux soldats musulmans morts pour la France". Maintenant ce fait est bien plus reconnu, et on peut en prendre conscience notamment au Mémorial de Verdun.Les lettres à VerdunLes bureaux de contrôle postal français ne peuvent pas lire les lettres en arabe qui partent vers l’Afrique. L'état-major français veut éviter que des informations sensibles ne parviennent aux familles ainsi qu’à ceux qui voudraient s’enrôler dans les pays colonisés. À partir d’avril 1915, les soldats des troupes coloniales doivent écrire à leurs familles sur des cartes postales qui comportent des formules pré-imprimées.Extraits :"Maman, pourquoi m'as-tu donné naissance ? Pourquoi dois-je connaître cela ?" Soldat allemand inconnu"Maman, j'ai 20 ans et je ne veux pas mourir." Lettre trouvée sur un soldat inconnu, le jour de sa mort"Nous passons la nuit dans un entonnoir. Nous mourrons presque de froid." Soldat R."Nous montons dans 10 minutes !!! Au revoir, plus que jamais." Maurice Pensuet"Est-ce un ancien volcan ? Un antre de démon ? Ces murailles, ce sang, cette boue, ce béton ?" Alfred HémierJe vous invite à aller au Mémorial de Verdun, C'est ici que j'ai eu l'idée de cet article. il est important de se souvenir, pour que ça ne se reproduise plus jamais.

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