Petitcapybara - Qwice

Bonjour. J'ai passé les écrits de l'agrégation (de philosophie, pas de maths, hein), et parce que c'est rigolo, je vous partage les sujets de cette année.

Petitcapybara - Qwice 2025

Bonjour. J'ai passé les écrits de l'agrégation (de philosophie, pas de maths, hein), et parce que c'est rigolo, je vous partage les sujets de cette année. <p style="text-align:justify;">On a trois épreuves écrites : deux dissertations (dont une avec un programme), et une épreuve d'histoire de la philosophie (explication de texte) sur programme. Cette année, le thème au programme pour la seconde dissertation, c'était <strong><em>Hasard et nécessité</em></strong>. Et les auteurs au programme pour l'explication de texte sont : Montesquieu (Dissertation sur la politique des Romains dans la religion ; Lettres persanes ; Considération sur les Romains ; L'Esprit des lois ; Défense de l'esprit des lois) et Augustin (Contre les académiciens ; La vie heureuse ; De l'Ordre ; Du maître ; Du Libre-arbitre ; Les Confessions ; La Cité de Dieu).</p><p style="text-align:justify;"><strong>Epreuve 1 - Dissertation hors-programme (7h)</strong></p><p style="text-align:justify;">Le savoir est-il désirable ?</p><p style="text-align:justify;"><strong>Epreuve 2 - Dissertation sur programme (7h)</strong></p><p style="text-align:justify;">Avoir de la chance</p><p style="text-align:justify;"><strong>Epreuve 3 - Explication de texte sur programme (6h)</strong></p><p style="text-align:justify;">De la sévérité des peines dans les divers gouvernements</p><p style="text-align:justify;">La sévérité des peines convient mieux au gouvernement despotique, dont le principe est la terreur, qu’à la monarchie et à la république, qui ont pour ressort l’honneur et la vertu.</p><p style="text-align:justify;">Dans les États modérés, l’amour de la patrie, la honte et la crainte du blâme, sont des motifs réprimants, qui peuvent arrêter bien des crimes. La plus grande peine d’une mauvaise action sera d’en être convaincu. Les lois civiles y corrigeront donc plus aisément, et n’auront pas besoin de tant de force.</p><p style="text-align:justify;">Dans ces États, un bon législateur s’attachera moins à punir les crimes qu’à les prévenir ; il s’appliquera plus à donner des mœurs qu’à infliger des supplices.</p><p style="text-align:justify;">C’est une remarque perpétuelle des auteurs chinois, que plus, dans leur empire, on voyait augmenter les supplices, plus la révolution était prochaine. C’est qu’on augmentait les supplices à mesure qu’on manquait de mœurs.</p><p style="text-align:justify;">Il serait aisé de prouver que, dans tous ou presque tous les États d’Europe, les peines ont diminué ou augmenté à mesure qu’on s’est plus approché ou plus éloigné de la liberté.</p><p style="text-align:justify;">Dans les pays despotiques on est si malheureux, que l’on y craint plus la mort qu’on ne regrette la vie ; les supplices y doivent donc être plus rigoureux. Dans les États modérés, on craint plus de perdre la vie qu’on ne redoute la mort en elle-même ; les supplices qui ôtent simplement la vie y sont donc suffisants.</p><p style="text-align:justify;">Les hommes extrêmement heureux, et les hommes extrêmement malheureuxa, sont également portés à la dureté ; témoin les moines et les conquérants. Il n’y a que la médiocrité et le mélange de la bonne et de la mauvaise fortune, qui donnent de la douceur et de la pitié.</p><p style="text-align:justify;">Ce que l’on voit dans les hommes en particulier se trouve dans les diverses nations. Chez les peuples sauvages qui mènent une vie très dure, et chez les peuples des gouvernements despotiques où il n’y a qu’un homme exorbitamment favorisé de la fortune, tandis que tout le reste en est outragé, on est également cruel. La douceur règne dans les gouvernements modérés.</p><p style="text-align:justify;">Montesquieu, <em>De l'Esprit des lois</em>, VI, IX.</p>

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