Floriane Zagar - Qwice

Le sort fait à notre langue en France fournit maints sujets d’étonnement. Elle est vilipendée pour cause d’"élitisme de ses règles de grammaire" ; elle est conspuée pour son vocabu

Floriane Zagar - Qwice 2025

Le sort fait à notre langue en France fournit maints sujets d’étonnement. Elle est vilipendée pour cause d’"élitisme de ses règles de grammaire" ; elle est conspuée pour son vocabulaire "trop genré, trop patriarcal" ; elle est abimée par un usage quotidien, et à tous les niveaux, d’anglicismes ou d’argotismes. Ainsi : - traitant de la mode, spécialité pourtant éminemment française, les magazines ne savent plus parler que de "fashion, design, runways"... ...et "concept stores" ; - la moindre réunion dans le monde de l’entreprise devient un "think-tank" destiné à pratiquer le "brainstorming" et à "débriefer" avant la "deadline" à respecter pour le prochain "workshop" ; - quant à la communication qui devrait servir à mettre en avant la richesse de notre langue, elle s’articule via les médias entre "le benchmark, le branding ou le storytelling"... Alors belek, comme disent les plus jeunes. Cette situation ne vous semble-t-elle pas chokbar ? Support diplomatique, élément central de la francophonie, notre langue s’enrichit, encouragée en cela par Fénelon puis Voltaire, d’échanges avec d’autres langues, dans la mesure où notre vocabulaire semble insuffisant. Et pourtant ! Notre langue est de celles qui ne laissent pas indifférent. Porteuse de notre culture, elle continue de briller et rayonne toujours autant. Mais savez-vous comment l’exprimer ? Eh bien, en disant que notre langue est étincelante, scintillante, coruscante ou encore... réfulgente ! « Dans le crépuscule naissant, les premières étoiles se mirent à scintiller ; timides d'abord, puis réfulgentes comme des phares dans l'océan céleste. » écrivait Pierre Deslumieres. Les mots sont telles des étoiles, alors n'oublions jamais que notre langue doit rester un phare dans nos échanges. Très bon samedi à toutes et tous.