Chroniques de création (1) - L'utilisation du décors au profit de la narration. Bonjour Qwice ! Comme je vous en avais parlé, voici le premier épisode des "Chroniques de création". Pour rappel, ces chroniques ne constituent que mon point de vu personnel sur le sujet , en sachant que je n'ai pas de diplôme dans le domaine, et que je ne suis encore qu'au début de mon voyage concernant la création de mon propre Webcomic. Sur ce, Bonne lecture ! <h1>L'Utilisation du décors au profit de la narration</h1><p></p><h2 style="text-align:justify;">L'environnement et les décors comme support de l'histoire</h2><p style="text-align:justify;"></p><p style="text-align:justify;">Ces derniers temps, je me suis beaucoup demandé ce qui rendait certaines oeuvres mémorables. D'une part, il peut s'agir de la relation particulièrement puissante entre les personnages, de la façon dont les scènes d'actions étaient mises en scène, ou encore, de la mise en page. Lorsque l'on cherche des ressources concernant la bande dessinée, beaucoup parlent de composition, de mouvement de personnages, mais très peu abordent la façon dont le decors peut servir de véritable support à l'histoire et donner des informations essentielles sur ce qu'il s'y passe. <br />Dans cette chronique, je parlerais principalement de la façon dont les décors et les environnements peuvent soutenir la narration et de la façon dont nous pouvons nous en servir pour donner des informations clés à notre lecteur.</p><p style="text-align:justify;"></p><h2 style="text-align:left;">Le passage du temps</h2><p style="text-align:left;"></p><p style="text-align:justify;">Dans le cinema, un procédé qui est parfois montré pour illustrer le passage du temps est celui de montrer l'évolution du décors dans un point fixe. Il peut s'agir par exemple de filmer le passage des saisons, avec la façon dont les plantes poussent au printemps et meurent à l'automne, ou encore de filmer le ciel, avec le passage des nuages, la tombée de la nuit, ou même le trafic d'une ville, où on voit la façon dont les gens se déplacent. Ce procéder m'a beaucoup fait réfléchir. Illustrer le passage du temps par des images fixe peut être complexe, surtout si l'on veut éviter le simple encart texte qui désigne combien de temps s'est écoulé.</p><p style="text-align:justify;"><br />Un livre qui illustre parfaitement ce phénomène est "<em>750 ans à Paris" </em>de Vincent MAHE. Dans ce livre d'illustration, il nous est montré l'évolution d'une facade d'immeuble, au travers le temps. C'est intéressant car nous pouvons voir la façon dont l'architecture et la ville évolue au fil des années et en déduire partiellement ce qu'il se passait à l'époque. L'évolution de la culture, de la politique, des gens qui y vivent ont innévitablement un impact sur la façon dont une ville, un batîment, une région va évoluer. Les plans fixes et séquentiels peuvent être utilisés en ce sens pour montrer ces évolutions. Les moments de calmes sont important, et peuvent avoir un impact psychologique sur le lecteur bien plus important que les encards.</p><p style="text-align:justify;"><br />A l'échelle d'une ville, on peut imaginer son évolution avant et après une catastrophe par exemple. A l'échelle d'éléments bien plus intimes, il est intéressant de voir comment les objets sont impacté par le temps. Une photo développée, par exemple, n'aura pas le même aspect si elle vient d'être imprimée, que si elle traine dans un porte feuille depuis des années. Dans "Canis : The speaker" tome 1 de ZAKK, ce procédé est utilisé de façon à mettre en avant l'assiduité avec laquelle un personnage a étudié des livres. Nous voyons d'abord le personnage avoir une discussion avec quelqu'un, au sujet des livres en question, tout en les consultant. Puis, nous avons à la page suivante un insert sur les livres qui sont soigneusement rangés sur l'étagère, mais dont les tranches ont été cornées et abimées à force d'être manipulée. Lorsque nous revoyons le personnage, il est évident que du temps à passé. Son comportement a changé. Les livres lui ont apporté quelque chose et du temps s'est écoulé. Dans "The Killing Joke" de Allan Moore et Brian Bolland, ce procédé est utilisé à la toute fin de l'oeuvre, nous avons un plan fixe sur le sol qui progressiveent se laisse recouvrir par la pluie alors que le rire du joker, interminable, finit par s'éteindre en un silence. Alors que l'oeuvre complète s'enchainait quasiment sans un instant de répis, les auteurs ont choisit de terminer leur oeuvre en s'attardant sur la pluie, donnant à la fois un sentiment de calme, et d'intemporalité à l'oeuvre à laquelle nous venons d'assister.</p><p style="text-align:left;"></p><h2 style="text-align:justify;">La cohérence spatiale</h2><p style="text-align:justify;"><br />Si la cohérence spatiale n'est pas forcément nécessaire pour parvenir à créer une histoire impactante, elle est pour moi un gros plus afin de pouvoir s'immerger dans l'histoire qui nous est raconté. Indépendament de toute critique concernant la qualité narative de certaines oeuvres, il m'est arrivé de ne pas pouvoir aller au delà de quelques pages par manque d'éléments récurants pouvant indiquer où se trouve les personnages par rapport à leur environnement. Je pense que la grosse différence se situe dans la façon dont l'auteur gère son rapport au décors, au environnements et aux personnages. Dans certaines oeuvres, les décors ne sont là que pour donner une indication du type "ils sont dans une ville, dans une salle de classe, dans un parc" mais en soit, tant qu'il n'y a pas une importance pour le scénario d'intéragir avec un objet, l'environnement n'est que secondaire et le décors disparait pour ne mettre en avant que les personnages, donnant parfois l'impression à ces derniers de flotter sur la page. C'est le problème que j'ai eut avec le manga "Green Mechanic" de Yami Shin dont l'histoire me semblait vraiment intéressante, les dessins étaient vraiment qualitatifs aussi, mais où j'étais sorti de la naration car souvent les personnages n'étaient par intégré au décors. Même lorsque des objets étaient utilisés, c'était le dialogye qui précisais comment les objets étaient apparus dans la main des personnages, alors que rien ne présageait leur utilisation avant. A contrarios, dans le premier chapitre de "Re : Zero" par Tappei Nagatsuki et Daichi Matsuse, ces problèmes ont été résolu par 2 éléments : les façades des batiments avaient des aspects différent d'un côté à l'autre de la rue, pouvant nous permettre de savoir exactement de quel côté de cette dernière on se trouvait, et par la présence d'un simple tonneau. Ce tonneau était visible dès que les personnages se sont apporché de cette rue. Sa présence à rendu la scène extrêmement lisible (car à tout moment, on pouvait comprendre le déplacement des personnages, juste en regardant où il se trouvait par rapport à ce simple tonneau). Un élément aussi simple permet au cerveau de comprendre comment est composé la scène et de ne pas avoir à faire d'effort conscient pour comprendre ce qu'il est entrain de regarder. <br /><br />Dans "Electric Bones" de Hazel et Bell, la couleur est beaucoup utilisée pour mettre en avant l'endroit où se situent les personnages et pour harmoniser la page. Une scène qui m'a particulièrement marquée ce trouve dans un salon. Des le départ, nous pouvons avoir différents angles de vues qui nous permettent de comprendre la composition de la pièce. D'un côté, nous avons des domminances de rouge, de l'autre, des dominances de jaune avec la lumière provenant d'un renfoncement dans la pièce où se trouvent d'autres personnages, enfin, nous avons un mur bleuté avec ce qui semble être une forme de papier peint avec des coquelicots. Avec ces trois éléments, et deux personnages se faisant face, nous avons une scène de dialogue. Lorsque nous voyons leur visage de face, nous avons les couleurs dominantes, rouge pour l'un, jaune pour l'autre. Lorsqu'ils sont de profils, et qu'ils se regardent directement, qu'ils agissent en intérraction, nous avons la dominante de bleu. Ces simples éléments permettent de maintenir la cohérence de la scène, et les rapports de force qu'il y a entre les personnages, surtout lorsqu'un troisième fait son apparition pour se mettre dos à la zone bleue. Par la façon dont les couleurs et les éléments de décors sont utilisés, on comprend les dynamiques entre personnages. <br /><br />Dans "The Killing Joke" la cohérence spatiale est encore plus importante. Que ce soit une porte, un personnage, une table, chaque détails est utilisé de façon à appuyer la fluidité de l'action en cours. L'oeuvre a quasiment un aspect cinematographique tant certaines pages se passent de dialogue pour conter son histoire uniquement au travers des actions des personnages et de la façon dont ils se déplacent dans les décors qui ont été créé pour eux. Les inserts sur les pieds et les mains jouent un r