Fichtre ! Qu'est-ce que E.Borne met dans sa vapoteuse pour décider de s'attaquer à un dossier aussi brûlant que les vacances scolaires, qui plus est dans une période propice à la censure parlementaire ? https://etudiant.lefigaro.fr/article/college/elisabeth-borne-envisage-de-raccourcir-les-vacances-d-ete-en-2026-20250117/ Celle qui vient d'annoncer l'abandon du principe du brevet obligatoire pour pouvoir entrer au lycée, qui remet en question "les groupes de besoins" ( pour ne pas parler de niveau), mais qui ne s'est toujours pas attaqué au problème de fond du recrutement même des enseignants, a décidé de se pencher sur la question des vacances d'été.Imaginons un instant que les syndicats ne soient pas, par principe, vent debout contre cette idée ; que le secteur du tourisme ne cherche pas à défendre bec et ongles ses intérêts (je sais tout cela relève de l'utopie), il serait peut-être bon en effet de mettre à plat la question des vacances scolaires en France.Selon E.Borne, «les coupures longues se traduisent par des pertes de niveau pour les élèves les plus fragiles». Si seulement cela n'affectait que les plus fragiles ! Quelques observations :- Historiques tout d'abord. Pour certains, les vacances d'été, du Moyen Âge et jusqu'à la chute de la monarchie (pour les enfants qui avaient la chance d'aller à l'école), étaient motivées par la besoin de main d'oeuvre pour les travaux agricoles. Pour rappel, les enfants allant à l'école étaient issus majoritairement des classes aisées. Les vacances d'été devaient en fait leur permettre de rejoindre leurs parents dans leurs résidences secondaires au début et à la fin de l’été, pour participer aux réseaux de sociabilité qui se nouaient alors en particulier autour d'évènements tels que la chasse à courre.Puis au fil des gouvernements, on passe de 1 mois à deux mois 1/2 de vacances estivales "pour récompenser l’investissement des enseignants plus que pour répondre au besoin de repos des élèves" expliquent les textes de l'époque.Avec le Front populaire (et l'arrivée des congés payés), la raison économique est ensuite mise en avant.- Pédagogiques. "Deux mois de grandes vacances correspond à un mois de perte d'acquis scolaires !" Voici le constat de l’étude réalisée en 2020 par la Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP)Constat que je fais aussi de mon côté et de façon encore plus manifeste depuis les confinements du Covid. Il y a une "fonte" des savoirs d'autant plus forte que la durée des congés est grande.Si l'importance de cette perte des apprentissages peut différer d'un étudiant à l'autre, elle n'en existe pas moins de façon certaine.- Médicales. Une activité même intense de la part des élèves durant leur année scolaire ne peut justifier un arrêt de 8 semaines pour récupérer. Soyons un peu sérieux.Donc, il va être intéressant de voir si les intérêts pédagogiques et, incidemment, ceux de nos enfants, vont être considérés en priorité face aux intérêts économiques du secteur du tourisme et face à la défense des "droits acquis" des enseignants.Affaire à suivre....