Si jamais quelques jeunes encore en scolarité subissent du harcèlement et passent par là, le partage de mon expérience personnelle peut éventuellement être utile. Je ne donnerai aucun conseil en dehors du fait de : "porter plainte" et, il ne faut en aucun cas considérer que mes actions et inactions dont je parlerai dans ces quelques lignes ne sont à prendre en exemple. Il ne s'agit que d'un partage de vécu. Rien de plus. <p>Avant de parler de mon histoire de harcèlement, je pense que l'important est avant tout de parler un peu de ce qui a déclenché ce harcèlement. Qu'est ce qui a fait qu'à un moment certains commencent à prendre cet individu (en l'occurrence moi) en guis de tête de turc. En tant qu'adulte j'imagine que le harcèlement n'a pas vraiment de raison sortant de la personnalité de l'individu, mais évidemment ce n'est qu'une simple supposition au doigt mouillé, car en ce qui me concerne, je vous parlerai d'une situation qui a débuté il y a un peu plus de deux décennies (sachant que j'ai 31 ans). </p><p>Je ne parlerai donc que ce que je connais, je ferais sûrement quelques suppositions mais je soulignerai chacune de mes incertitudes. J'essaierai donc de vous écrire de la manière la plus pertinente, transparente et objective possible. </p><p>J'ai donc commencé à subir du harcèlement dans mon enfance, je n'ai pas de forts souvenirs de cette époque, je dirais donc que ça a commencé entre la fin de la maternelle et le début de la primaire. </p><p>La question qui, je pense, est la plus importante à ce moment est : "pourquoi moi ?" Il y a bien quelques raisons. Généralement un enfant subit du harcèlement car il est et/ou paraît différent des autres. Et j'ai en effet toujours été relativement différent de mon entourage. Aujourd'hui encore, lorsque des amis me présentent à leurs amis, il y a toujours ce "il semble un peu bizarre" qui traverse leur tête un moment ou un autre. 😂</p><p></p><p>Je tiens à souligner maintenant un point qui me semble important. Lorsque je parlerai de manière objective il s'agira de ma vision actuelle. Lorsque je parlerai de manière subjective et émotionnelle ce sera le partage de mon ressenti vécu de l'époque dont je vous parle, il ne s'agira pas de ma vision actuelle. </p><p>Portrait de moi enfant: </p><ul><li><p>Hypersensible </p></li><li><p>Dyspraxique à une époque où aucun des dys (excepté la dyslexie) n'était vraiment connu. Mes parents ne connaissaient pas ce trouble. (La dyspraxie est un dysfonctionnement neurologique à la base de pas mal de problèmes plus ou moins sévères variant selon chaque individu. Généralement, ce trouble affecte le contrôle des mouvements, d'où le mot "praxie", le repérage dans l'espace, la mémoire, la concentration, le langage mais je dirais plus précisément l'élocution, et la planification des tâches ainsi que des mouvements.) Sachez qu'à l'exception de troubles de l'élocution je coche toutes ces cases. Mais cette exception disparaît l'orque que je suis très fatigué. Je deviens incapable de m'exprimer clairement. </p></li><li><p>Silencieux et n'aimant pas le bruit. N'aimant pas non plus la violence ni la brutalité. </p></li><li><p>Pas vraiment sociable. J'ai toujours aimer avoir pas mal de moments pour moi car le bruit, les mouvements brusques, et le fait d'avoir pas mal d'interactions avec les autres me perturbe. </p></li><li><p>J'ai une mémoire affreusement mauvaise. J'ai déjà parlé de mémoire en expliquant la dyspraxie mais ayant déjà été en contact avec des personnes ayant ce trouble, j'ai très facilement remarqué que j'ai plus de difficultés qu'eux à ce niveau. </p></li><li><p>Je viens d'une famille principalement monoparentale et pauvre. </p></li><li><p>J'étais très timide. </p></li><li><p>J'avais une très grosse naïveté en ayant l'espoir de voir un jour la bonté apparaître chez les personnes qui me ciblaient. </p></li><li><p>J'ai fini par redoubler deux fois. </p></li></ul><p></p><p>Maintenant que j'ai cité les points qui me semblent importants, je vais vous conter mes quelques souvenirs. Je ne parlerai pas de la totalité du harcèlement que j'ai subi dans ma jeunesse pour la simple et bonne raison que je tiens à me concentrer sur le sujet de la scolarité, car c'est là qu'en tant qu'enfant, ado, ou jeune adulte ne connaissant pas encore vraiment bien les lois, les seuls ayant le pouvoir de faire changer les choses sont les encadrants. En dehors de l'école, j'avais des leviers d'action sans crainte que le bénéfice je tirerai soit au moins égal aux répercussions négatives que je subirai suite à une action. </p><p></p><p>"Lorsque j'étais très jeune..." Je ne saurais dire mon âge ni dans quelle classe j'étais, c'est bien trop loin. J'ai simplement un lointain souvenir d'une fille de ma classe assez brutale qui n'avait de cesse de m'inportuner. Ne me demandez pas ce qu'elle faisait, je ne m'en souviens plus. En tous cas on était très jeunes. Le seul moyen que j'avais trouvé de la repousser fut de la mordre. L'enseignante dans la cour voyant ça mais pas ce qui s'est passé avant (ou bien s'en foutant) a choisi de m'humilier en me forçant à manger une pomme "comme ça j'aurais une bonne raison de mordre". </p><p>Je ne me souviens d'aucun détail de plus pour cette année et les quelques temps suivants. Je sais juste que je me plaignais très régulièrement à ma mère du comportement des autres à mon égard tendis que de mon côté je n'ai jamais cherché qui que ce soit. Disons donc que je subissais un harcèlement dont je ne connais plus la nature ni la teneur. Je sais juste qu'il était quotidien et exécuté par plusieurs individus face à moi seul. </p><p>"Le CP.." Toujours pas de souvenir précis du harcèlement que je subissais de la part des autres enfants. En revanche je me souviens d'une seconde humiliation de la part de cette même enseignante. Nous avions un travail à faire. Étant dyspraxie, j'étais et je suis toujours relativement lent (comme grand nombre d'entre nous). L'heure de la récré arrive. Tout le monde a fini. Moi pas. Je me fais sermonner pour ne pas avoir fini mais en plus de cela, on prend mon bureau, on le place dans le couloir et on me fait continuer mon exercice dans le couloir pendant que les autres sont tous dans la cour. Je pense que ces deux événements avec cette même enseignante m'ont poussé à me méfier des adultes et de chercher à compter d'avantage sur moi même plutôt que sur eux. De plus, étant hypersensible, lorsque j'ai appris la non existance du père Noël cela a poussé le vice. J'ai pris ça pour un mensonge, une trahison. De plus je subissais des brimades de la part des autres élèves qui n'y croyaient plus. Lorsque je posais la question à ma mère j'avais le droit à un : "le père Noël c'est magique". Mais pour un gamin naïf et tellement rêveur, voyant les parents un peu comme des dieux vivants, cette réponse est vide de sens. Quand on me répondait ça, je l'entendais dans le sens le plus merveilleux possible comme un : "oui et il est magique". </p><p>Oui, je vous l'accorde, je vivais vraiment dans mon monde. Quoi qu'il en soit, ma perte de confiance en l'adulte était déjà bien entamée. </p><p>J'avais beaucoup d'idée noir, l'envie de mourrir me traversait souvent l'esprit. Mais je restais là. Pourquoi ? Pas pour moi en tous cas. Parce que je savais que ma famille m'aimait et je ne voulais pas leur faire vivre la moindre souffrance. Je n'aime pas la souffrance et que ce soit moi qui la subit ou les autres la douleur pour moi est exactement de la même intensité. </p><p>( Dans les lignes qui précédent et quelques unes autres qui suivront, je semble blâmer les adultes, les profs, la petite fille... Bref toujours les autres. Ce n'est évidemment pas le cas. Je rapporte les faits de mon ressenti sur le moment. Le raisonnement que j'en avais à l'époque qui a fait que je suive le cheminement que je vais écrire ensuite.) </p><p></p><p>CE1: Je redouble, et pourquoi ? Parce que je suis lent. Non les notes n'étaient pas catastrophiques. Elles étaient moyennes, mais le seul fait que je ne sois pas assez rapide constituait une raison de me faire redoubler. Et c'est partant de cette année de redoublement que je commence à subir un harcèlement plus intensif de la part des autres élèves que j'oublierai un peu moins une fois adulte. Il y a particulièrement un groupe de trois gars qui a chaque récré m'insultent et ne me lahent pas, ou que j'aille ils me suivent, et n'ont de cesse de me persécuter. Une fois de plus juste parce que je suis là. Aucune autre raison ne m'apparaît. Et ce trio ne me lâchera pas jusqu'à la fin du cm2. Malgré d'innombrables plaintes aux enseignants et au directeur de l'établissement , rien n'y faisait, le harcèlement était quotidien. Et à côté de cela pendant quelques années des él