Petitcapybara - Qwice

Je viens de finir ce livre. Je m'attendais à mieux. Il y a bien quelques réflexions sur le rapport entre le cycliste/sujet et son vélo ; mais on voit bien que l'auteur n'est pas philoso

Petitcapybara - Qwice 2024

Je viens de finir ce livre. Je m'attendais à mieux. Il y a bien quelques réflexions sur le rapport entre le cycliste/sujet et son vélo ; mais on voit bien que l'auteur n'est pas philosophe pour un sou. Il a des connaissances (simplistes et de base ; il réinvente la roue), mais ne philosophe pas. C'est assez fade, finalement. Certaines réflexions (ce que c'est que d'être à vélo ou le rapport à la vieillesse) sont toutefois intéressantes. <p style="text-align:justify;">L'objet du livre est dans le titre : parler du vélo de manière philosophique (mais très vite). Moins de 130 pages, le livre se lit bien ; il n'est pas dur à lire. Ce n'est pas mauvais, mais ce n'est pas excellent non plus.</p><p style="text-align:justify;"></p><p style="text-align:justify;">L'auteur n'est pas philosophe, et ça se voit : il accumule des références, à peines pertinentes parfois, sans trop prendre la peine de les approfondir ou d'en faire quelque chose de plus. On le remarque bien qu'il n'est pas philosophe : il affirme sans jamais (s')interroger. Trop souvent, on notera une méconnaissance en métaphysique (que l'auteur mobilise et maltraite), ce qui rend le propos au mieux naïf, au pire indigeste.</p><p style="text-align:justify;">D'un point de vue argumentatif, le livre ne brille pas. L'auteur prend parfois son cas pour une généralité ; use d'arguments d'autorité ; certaines distinctions sont hasardeuses, d'autres inutiles en contexte (p.ex. besoin/désir)</p><p style="text-align:justify;">Cependant, certaines réflexions méritent d'être soulignées, notamment le rapport de sujétion entre le vélo et le cycliste, le vélo comme rapport au temps, à l'espace, à l'action et comme rapport à soi : 《en descendant de vélo, je ne suis pas le même qu'en y montant》. Ce rapport à soin est approfondi (trop peu) quand l'auteur dit que, suivant Rousseau, qu'on n'est soi-même qu'en voyage (en vélo pour l'auteur); et que traverser, c'est 《une façon de se tenir au présent, de durer de part en part 》.</p><p style="text-align:justify;">La réflexion sur la conscience de faire du vélo (et le lien trop allusif que l'auteur fait avec la maîtrise de soi : le sujet dirige sa vie en ligne droite, mais aussi en courbe) est intéressante quoique trop courte, et quoiqu'elle suit bon gré mal gré un chapitre sur la santé (faible) qui la contredit... </p><p style="text-align:justify;">La réflexion sur la pensée sans langage qu'on ne découvre qu'en vélo aurait tout de même être plus argumentée, précisée, démontrée et, surtout, explicitée : intéressante de manière ineffable, elle serait intelligente, ou au moins digne d'attention, si elle avait eu le droit à plus de 2 pages...</p><p style="text-align:justify;">La réflexion (attendue) sur le rapport entre l'âme et le corps (quand est à vélo) est plutôt riche et intéressante (le corps s'exerce et l'esprit vagabonde, union de l'âme et du corps, qui vont de pair ; 《À vélo, on s'y donne tout entier》). Dommage que ça soit si allusif et si ponctuel : une réflexion plus poussée et approfondie (quitte à lire et mobiliser Descartes) aurait été la bienvenue. Ne pas séparer bêtement le chapitre sur le corps et l'âme et le chapitre sur la perception aurait été une bonne idée...</p>

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