Après avoir fait parler d’elle à cause de son désintérêt pour les CDI, pour son désengagement dans l’entreprise et sa difficulté à assimiler la notion de hiérarchie, la "gen Z", ces natifs du numérique, fait encore parler d’elle sur une autre question : celle de l’utilisation des majuscules. « Leur connotation trop stricte, dure et lapidaire fait que la gen Z refusent de les utiliser. Elles sont laides et trop sérieuses. » On va espérer à une info du... ...style du « Gorafi », mais, au cas où, quelques rappels de base pour mémoire.<br /> <br /> Trop sérieuses ? <br /> La majuscule a deux fonctions : une fonction démarcative et une fonction distinctive.<br /> La majuscule de position, dans son rôle démarcatif, signale notamment le début d'une phrase.<br /> Ensuite, la majuscule étant, entre autres, le signe distinctif du nom propre, la première lettre de celui-ci est toujours une majuscule.<br /> Je ne parle même pas de la poésie, dont la syntaxe veut que chaque vers débute par une majuscule.<br /> <br /> La majuscule est donc un repère visuel qui sert à faciliter la lecture d’un texte. Elles ont précédé d’ailleurs les minuscules qui n’existaient pas. Ces dernières ont été inventées en France sous le règne de Charlemagne. <br /> À cette époque, les moines chargés des archives, écrivaient en capitales. Ils ont dû trouver le moyen d'écrire de façon plus ramassée et pour cela mirent alors au point des lettres plus petites. En cause : le prix du parchemin.<br /> <br /> Laides ? Il faut méconnaitre les lettrines, la graphie en plein et déliés pour penser ainsi.<br /> <br /> Connotation trop stricte, dure ?<br /> Décidément, un soupçon de culture générale ne leur ferait pas de mal. <br /> Comme aimait à le rappeler l’écrivain et académicien français Paul Morand :<br /> "L'Académie ? Avec une minuscule, c'est un corps de jolie femme. Avec une majuscule, c'est un corps de vieux barbons."<br /> <br /> Bref, avant de vouloir laisser une marque, la gen Z ferait bien d'apprendre à maitriser la lettre et l'esprit de la majuscule car, à défaut, comme pour toute autre question, ses revendications resteront lettre morte.