Petitcapybara - Qwice

Je viens de finir ce livre, Les forces de l'ombre, de Caroline Peiffer, un roman historique. J'ai envie de vous en parler un peu. Excusez-moi si ce post est super décousu.

Petitcapybara - Qwice 2025

Je viens de finir ce livre, Les forces de l'ombre, de Caroline Peiffer, un roman historique. J'ai envie de vous en parler un peu. Excusez-moi si ce post est super décousu. <p style="text-align:justify;"><em>Les forces de l'ombre</em>, c'est le genre de livres dont j'ai du mal à parler ; il appartient à ces livres qui sont bons, voire très bons, mais d'une manière inégale. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire l'histoire de Carla et de Jacques, pendant la Seconde Guerre mondiale. Roman historique, c'est la《 petite histoire dans la grande 》comme on dit souvent. Jacques, de Loraine et mineur, et Carla, italienne et bourgeoise qui a dû fuir le fascisme de Mussolini, s'engagent dans la Résistance.</p><p style="text-align:justify;">Le livre emploie un procédé que j'aime bien : il alterne un chapitre sur deux les points de vue. D'abord, c'est Jacques qu'on suit, puis Carla. Les deux qui quittent leurs terres natales pour finalement se rencontrer dans le Vercors. Ils tombent amoureux.</p><p style="text-align:justify;">Le roman est donc historique et d'amour.</p><p style="text-align:justify;">L'écriture de l'auteure est soignée, mais assez classique. On se prend à apprécier Jacques, Jean son ami, Carla, son père Marco, Valter son jumeau aveugle. On se prend à s'inquiéter quand les Allemands, les Italiens et la guerre les rattrapent. Jacques prend les armes, Carla dessine pour Libération, puis pour le journal du Vercors. Je me suis surpris à être triste, ou peut-être seulement ému, par ce qui peut arriver aux personnages, à la mort du père de Jacques (au 1er ou 3e chapitre, je ne sais plus), ou lorsque Carla nous décrit l'accident qui a rendu aveugle son frère Valter. Bref, le texte peut être touchant, émouvant, parfois un peu drôle.</p><p style="text-align:justify;">L'écriture est classique, disais-je, c'est l'écriture d'un premier roman (c'est d'ailleurs le premier roman de Caroline Peiffer publié par une maison d'édition), mais elle est parfois un peu lourde et manque souvent de subtilité. Trop linéaire, méthodique, le livre ne prend pas le temps de se perdre ou de s'arrêter, de dire pour ne rien dire ; il suit son plan, sans en dévier. Et c'est dommage de se restreindre ainsi.</p><p style="text-align:justify;">Les phrases sont aussi parfois trop longues. En une phrase, on en apprend parfois trop. Pour un bouquin de philosophie (coucou Kant, Descartes et Hegel !), ça me dérange pas trop, mais pour un roman, c'est fatigant.</p><p style="text-align:justify;">Inégale disais-je, parce que si certains chapitres sont agréables, angoissants, joyeux, bref sont bons, d'autres le sont nettement moins. Certains sont juste fades, plats, c'est vide, du vent. Parfois, pour le dire ainsi, le roman historique oublie qu'il est un roman et finit par être trop factuel. Non, me décrire le fonctionnement de la mine comme on l'expliquerait pendant un cours, ce n'est pas de la littérature ; Non tenir un compte exact de la raffle du Veld'hiv, comme lors d'un cours d'histoire, ce n'est pas de la littérature.</p><p style="text-align:justify;">Ce roman, en tant que roman historique, est très bon, il sait véhiculer des émotions, mais il n'est pas toujours subtile. Notamment avec l'engagement féministe de Carla qui est mal exploité, et paraît n'être qu'un caprice - ce qui est dommage ! Surtout que cet engagement est loin d'être anecdotique et pour le développement de Carla et dans l'Histoire. Cette considération de côté, ce texte est une très belle lettre d'amour à la Résistance et aux luttes antifascistes de tout horizon : des extraits du Chant des partisans, de l'Internationale et même de Bella Ciao sont insérés dans le texte.</p><p style="text-align:justify;">Par contre, en tant qu'histoire d'amour, il pêche un peu. Quand Jacques et Carla se rencontrent, on atteint presque les trois-quarts du livre. Ils tombent amoureux vite, un coup de foudre : il la sauve d'un Allemand, et paf ! Et quel dommage que leur relation soit si peu étoffée...</p><p style="text-align:justify;">Le chapitre final (en oubliant ce maudit épilogue) est parfait. J'aurais du mal à le dire correctement, mais ce chapitre se finit comme il faut, il conclut parfaitement l'histoire et toute autre chose serait superflue. L'épilogue est en trop, il gâche la puissance de cette fin.</p><p style="text-align:justify;">Un très beau livre, mais d'une qualité encore trop inégale, un peu scolaire sur certains points. Touchant, beau, mais trop scolaire. Le style de l'auteure a encore besoin de s'affirmer et de s'affiner. Attendons de voir avec ses prochains romans.</p><p style="text-align:justify;">En bref, j'ai plutôt apprécié ma lecture de ce livre.</p>

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