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Episode 6 : Drame à Ouvéa... (1988) Dans le dernier épisode, je vous avais laissé dans un contexte très tendu qui va aboutir à un terrible drame, drame qui débute à la caserne de gendarmerie

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Episode 6 : Drame à Ouvéa... (1988) Dans le dernier épisode, je vous avais laissé dans un contexte très tendu qui va aboutir à un terrible drame, drame qui débute à la caserne de gendarmerie de Fayaoué à peine deux jours avant le 1er tour des présidentielles de 1988. Quel est ce drame ? Parlons-en ci-dessous... <h1><strong>Histoire de la Nouvelle-Calédonie de 1946 à nos jours</strong></h1><h2 style="text-align:center;"><strong><span>Episode 6 : Drame à Ouvéa... (1988)</span></strong></h2><hr /><p style="text-align:justify;"><strong><span>Que se passe-t-il dans cette caserne de gendarmerie ?</span></strong></p><p style="text-align:justify;"><span>Comme je vous l’expliquais la fois dernière, Pons ayant peur que le FLNKS ne perturbe les scrutins régionaux et présidentiels, il envoie des renforts de gendarmerie dans toute la Nouvelle-Calédonie et, entre autres, à la gendarmerie de Fayaoué, chef-lieu de l’île d’Ouvéa où l’effectif de la brigade passe de 3 à 31 gendarmes.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>Mais certains indépendantistes d’Ouvéa perçoivent ce renfort comme une provocation supplémentaire de la part de la France. Ainsi, le 22 avril 1988, encouragé en sous-main par le FLNKS, un groupe d’une soixantaine de mélanésiens indépendantistes s’introduit par diversion dans la caserne de Fayaoué et prend en otage les gendarmes.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>La prise d’otages tourne cependant mal… un des officiers résiste, se saisit de son arme et tire en direction des mélanésiens ! Il s’en suit une bagarre générale où 4 gendarmes sont tués et où l’un d’entre eux est laissé sur place, grièvement blessé après avoir reçu un coup de tamiok sur la tête.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>Les 26 gendarmes restants sont, quant à eux, bel et bien pris en otage par les kanaks qui mettent aussi la main sur les armes et les véhicules de la brigade de gendarmerie. Les otages et ravisseurs se répartissent alors en 2 groupes : l’un va vers le sud et est mené par Chanel Kapoeri et le second s’enfuit vers le nord avec Alphonse Dianou à sa tête.</span></p><p style="text-align:justify;"><strong><span>Qu’arrive-t-il au groupe mené par Chanel Kapoeri ?</span></strong></p><p style="text-align:justify;"><span>Le groupe de Kapoeri qui compte 11 otages se réfugie dans la tribu de Mouli au sud de l’île d’Ouvéa. Cependant, le chef et les vieux de la tribu voient d’un mauvais œil cette prise d’otages et font pression sur Kapoeri pour qu’il libère tous ses otages, ce qu’il fera finalement le 25 avril.</span></p><p style="text-align:justify;"><strong><span>Et qu’en est-il du groupe mené par Alphonse Dianou ?</span></strong></p><p style="text-align:justify;"><span>Au début, le groupe de Dianou qui compte 15 otages demande l’assistance des tribus du nord d’Ouvéa pour le réfugier, mais aucune des tribus n’accepte d’accueillir Dianou bien que certaines d’elles soient indépendantistes !</span></p><p style="text-align:justify;"><span>Face à cela, Dianou décide de se réfugier dans la grotte de Gossanah avec les otages, une grotte sacrée aussi surnommée la « grotte des guerriers ». L’emplacement est idéal, car il est peu connu des kanaks de l’île et, surtout, il peut être assez facilement défendu.</span></p><p style="text-align:justify;"><strong><span>Comment le gouvernement français réagit-il à la situation ?</span></strong></p><p style="text-align:justify;"><span>De façon disproportionnée… Ainsi, suite à une requête spéciale de Matignon signée le 23 avril par le Haut-Commissaire (qui était alors Clément Bouhin), le commandement des opérations de libération des otages est confié à… Jacques Vidal, le chef des forces armées françaises en Nouvelle-Calédonie.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>Aussi, plusieurs troupes d’élite ont été envoyées par Paris sur l’île d’Ouvéa pour faire face à la situation : on y trouve notamment des hommes du GIGN dirigés par le capitaine Philippe Legorjus, mais aussi des hommes du 11ème Choc (régiment parachutiste dépendant des services secrets), des fusiliers-marins du commando Hubert et une équipe de lance-flammes… sans compter les forces armées et les gendarmes locaux.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>L’île d’Ouvéa est totalement bouclée et les journalistes ont interdiction formelle de s’y rendre ! Au début se pose pour les Français le problème de la localisation de la grotte de Gossanah. Les kanaks vivant sur l’île sont peu à connaître son emplacement exact et, surtout, la plupart d’entre eux sont hostiles aux forces armées et de gendarmerie qui effectuent les recherches sur place.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>L’armée, qui est à la tête des opérations, emploie apparemment la manière forte et n’hésiterait pas à maltraiter les sympathisants indépendantistes refusant de leur fournir les informations. Selon certains témoins de l’époque, les militaires vont jusqu’à enchaîner des jeunes de tribus à des poteaux et à les maltraiter devant leurs parents pour les contraindre à livrer des informations…</span></p><p style="text-align:justify;"><span>Finalement, le 27 avril, un des habitants de la tribu à proximité de la grotte guide les gendarmes en direction de cette fameuse grotte de Gossanah où Dianou et son groupe d’otages se trouve. Ainsi, le capitaine du GIGN Philippe Legorjus accompagné du substitut du procureur de Nouméa et Jean Bianconi, parlementent le jour même avec les preneurs d’otage.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>Bianconi et Legorjus constatent que les otages sont traités convenablement, mais Dianou exige, dès l’arrivée de Legorjus que ses hommes se constituent aussi prisonniers, sans quoi il exécutera un des gendarmes. Legorjus cède et 6 gendarmes sous les ordres de Legrojus rejoignent la grotte. Ainsi, Legorjus, Bianconi et les 6 gendarmes sont faits prisonniers. Toutefois, dès le lendemain, Legorjus est libéré pour servir de médiateur au même titre que Bianconi.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>En effet, confrontés à une situation qui les dépasse ainsi qu’au fait que le bureau politique du FLNKS se détache progressivement des actions commises à Ouvéa (ce dernier n’assume alors pas sa responsabilité dans la mort des 4 gendarmes de la caserne de Fayaoué)… les preneurs d’otage veulent négocier et, selon les propos de Legorjus, « s’en sortir vivants. ».</span></p><p style="text-align:justify;"><span>Aussi selon Legorjus : « J’expliquais à Bernard Pons que l’idée d’une reddition était possible après le second tour de la présidentielle. ». Bianconi abonde d’ailleurs dans le sens de Legorjus et tâche aussi de convaincre Pons et Vidal du maintien des négociations.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>Mais Bernard Pons et Jacques Vidal ignorent les propos de Legorjus et Bianconi… pour eux, il est impossible de négocier avec les preneurs d’otage et considèrent même que certains d’entre eux sont hostiles (alors que, rappelons-le, ils n’ont jamais été sur le terrain pour leur parler… contrairement à Legorjus et Bianconi).</span></p><p style="text-align:justify;"><strong><span>La lettre des indépendantistes à Mitterrand</span></strong></p><p style="text-align:justify;"><span>Mitterrand n’est toutefois pas informé de façon directe des manœuvres menées par Bernard Pons en Nouvelle-Calédonie puisque toutes les nouvelles relatives à ce dossier vont directement auprès de Jacques Chirac, le Premier Ministre, sans que Chirac ne fournisse les développements du dossier au Président.  </span></p><p style="text-align:justify;"><span>Si l’Elysée est au courant de la situation sur place, c’est de façon indirecte… par le biais d’un ami de Philippe Legorjus, Christian Prouteau. Quand Vidal et Pons annoncent leur intention de monter une opération militaire contre les preneurs d’otage, Legorjus en parle à Prouteau. Prouteau prévient alors le Président qui est opposé à l’idée de cette opération militaire. Toutefois, afin de ne pas risquer de faire échouer les tentatives de libération des otages, Mitterrand se contente d’abord d’échanges verbaux avec Chirac sur le sujet.</span></p><p style="text-align:justify;"><span>Mais, le 30 avril, il reçoit une lettre de la part des indépendantistes de Nouvelle-Calédonie qui l’informent de la situation sur place. Cette fois-ci, il est donc contraint d’agir et, dès le lendemain, il adresse une lettre officielle à son Premier Ministre, Jacques Chirac, lettre où il requiert d’être informé de la situation régulièrement concernant la prise d’otage et où il demande aussi l’intervention d’une mission de conciliation.</span></p><p style="text-align:justify;"><span&

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