Deus In Machina - Qwice

Ça y est, après déjà beaucoup de temps j'me suis décidé à regarder le film Kaamelott, d'Alexandre Astier. Et, comme j'aime être en retard, après que tout le monde soit passé à a

Deus In Machina - Qwice 2024

Ça y est, après déjà beaucoup de temps j'me suis décidé à regarder le film Kaamelott, d'Alexandre Astier. Et, comme j'aime être en retard, après que tout le monde soit passé à autre chose. Autrement, ça ne serait pas moi. <p style="text-align:left;">Faut savoir que, cette série, j'l'ai découverte très tard : pendant longtemps, elle n'était pour moi qu'un son, les trois notes du génériques, que j'entendais parfois petit venant de la TV, et qui faisait bien rire mon père. Des années après, je me rends compte que derrière ce générique, il y avait une série entière, de six saisons, qui avait amassé un public considérable et qui semblait être devenue un incontournable du public "geek" en France. <br /><br /><br />Mais je ne regarde pas de série, car c'est long, et si je suis capable de lire pendant des semaines voire des mois un livre ou un manga long de milliers de pages, regarder une série est très rarement envisageable pour moi. Mais, après le confinement, j'ai profité de mon VPN pour accéder sur YouTube à la série complète, en qualité optimale (car, pour quiconque ne le sait encore, un simple changement de pays sur votre IP permet d'accéder à la chaîne officielle de Kaamelott sur YouTube). J'ai tout vu en environ trois mois, et j'ai été charmé.<br /><br />La série m'apparait comme un petit miracle réalisé par un surdoué bien trop têtu. Je n'aime pas les adulateur d'Astier mais il faut lui reconnaître un grand talent dans cette série : les dialogues, jamais vulgaire et pourtant si grossiers, toujours bien sentis et pourtant jamais compliqués, m'ont frappé, comme tout le monde. Mais j'avais surtout était touché par le sérieux qu'avait pris la série, dès la saisons 4. Cette série a quelque chose de digne, de solennel dans sa mise en scène et dans ses personnages : ils font juste, il font vrais, l'histoire qui y est racontée n'a rien de factice. Et ce qu'il y a de fort, c'est que dans cette démarche jusqu'au-boutiste, rien de fondamental n'a eu à être changé aux protagonistes ou aux dialogues : avec les mêmes interactions, tout passe du comique au tragique, comme si tout ne devait que converger à ce résultat.Bref, j'aime cette série. Elle a une place dans mon coeur pour sa sincérité et son émotion. <br /><br />Le film, donc, sorti y a deux trois ans maintenant, dix ans après la fin de la série, j'l'ai vu hier soir, et je le trouve... pas à la hauteur. J'ai pas lu de critiques de ce film, même d'amis, je suis entré sans a priori et j'en suis sorti sans être convaincu. <br /><br />J'y ai vu une sorte de long épisode de la saison 5, et pas tant un film de cinéma. Tout le talent d'Astier, c'est l'écriture de dialogues : et ils sont ici très bon, à la hauteur. Mais le film se heurte à ses qualités : les scènes prennent trop leur temps. Ce que j’accueille habituellement comme une bénédiction fût ici une menace ; je regardais le temps défiler et l’histoire piétiner : la narration globale n'arrive pas à rattraper la lenteur des scènes. Pour rendre les personnages vivants, c'est parfait, mais le scénario va trop vite, le film est trop court pour ce qu'il veut conter. <br /><br />Quant aux personnages, le sel de la série, ils sont réussis, même les nouveaux. Bien entendu, ils ressemblent au précédent ; ce sont des incompétents ou des grandes têtes plus ou plus lâches typiques de Kaamelott. Mais, pas assez différents ou trop peu notables, il ne transparaissent pas vraiment du film, et si ils sont drôles et attachants lors du visionnage, ils sont soit oubliables, soit superflu. A quoi bon prendre autant de temps sur ce pirate au début ? A quoi bon ce frère de Perceval ? Et surtout, pourquoi cette amoureuse d'Arthur dans son enfance ?<br /><br />En effet, il y a au cours du film plusieurs flashbacks (un pédant dirait analepse) contant une partie de l'enfance d'Arthur, en Mauritanie romaine, centrée sur un étrange et incompréhensible coup de foudre n'aboutissant nulle part. A quoi sert ce personnage, qu'a-t-il apporté à ce film ? Et si je l'appelle "personnage" c'est car je ne me rappelle même pas de son nom. Je ne sais pas quoi penser de ces flashbacks, venus comme un bonus comblant un film qui a déjà trop à dire pour un délai trop court.<br /><br />Bref, je suis resté sur ma faim, alors que le visionnage fût très agréable : la photographie est à la hauteur de l’ambition, la reconstitution historique est bonne, inspirée et originale : les Burgondes ressemblent à quelque chose avec leurs tenues chatoyantes, et la mer Rouge a la gueule de la mer rouge. Aucun acteur n'est mauvais, et les dialogues, je le redis, sont superbement joués, rythmés, montés. J'ai vu (et c'est pas un défaut courant), un film trop court, non car il est trop pressé, mais car trop patient avec lui-même : à l'image d'un peintre qui aurait passé trop de temps à dessiner chaque figure d'une grande fresque murale, mais qui aurait oublié les contraintes propres à son support. Astier semble avoir oublié qu'il faisait un film quand il a écrit le scénario, alors qu'il avait certainement cette perspective en tête durant tout le tournage. <br /><br />Je suis quand même content de l'avoir vu, ce film : j'aime bien les films avec des petites spécificités, des petites propriétés bien à eux, même si ça foire.</p>

Image
Animation Animation