La milice privée Wagner en rébellion contre son client : la Russie. Cela m'offre, à moi, une occasion pour un rapide cours de politique ! https://www.lemonde.fr/international/live/2023/06/24/wagner-en-rebellion-contre-moscou-en-direct-le-point-sur-la-situation_6179023_3210.html <p style="text-align:justify;">En effet, les récents événements en Russie rappellent un élément de la pensée de Machiavel, le célèbre théoricien politique : il ne faut jamais se reposer sur des milices privées dans des affaires étatiques.</p><p style="text-align:justify;">Déjà en son temps, les cités-états d'Italie se faisaient la guerre perpétuellement, en s'armant de <em>condotierri</em>, des miliciens. Et si les guerres étaient si fréquentes, c'est aussi car ces miliciens les laisser traîner ne longueur : il en allait en effet de leurs intérêts que la guerre se perpétue, c'était leur gagne-pain. Les intérêts des miliciens sont toujours contre les intérêts de l'état : ils en sont extérieurs, peuvent changer de camps comme de chemise, se révéler incompétente, lâche ou démotivée car sans attache avec l'état... voire renverser le pouvoir, comme ce fût le cas pour le duché de Milan, qui fût renversé en 1450 par Sforza, un condottière. <br /><br />Machiavel, dans un idéal républicain, soutient plutôt l'armée nationale : bien plus précieuse, car composé de citoyens, elle ne sera pas jetée sur le champ de bataille au casse-pipe sans réfléchir ; tenant à sa nation, elle sera bien plus motivée ; obéissant à l'état, elle y fera régner l'ordre avec bien plus d'efficacité que des groupes privés. En un mot, elle n'aura pas d'intérêt contradictoire à ceux de l'état, dont le but premier est de se maintenir.<br /><br />D'où la supériorité des armées de métier nationales : elles ne s'opposeront pas, ou alors seulement dans des situations très précises et délicates, aux intérêts de l'état et du peuple, car le peuple c'est eux aussi. Il faut garder en tête que Machiavel, contrairement aux idées reçues, n'est pas un cynique qui explique comment être un dictateur, mais est d'avantage un terre-à-terre aux idéaux républicains : d'où son inspiration, en l'occurence, pour le modèle de l'Athènes antique, et son système d'hoplites, de citoyen-soldats. <br /><br />Bref, les mercenaires ne sont pas dignes de confiance. C'était le cas au XV siècle, c'est encore le cas aujourd'hui. </p>