Ma Fête Foraine - Qwice

Continuons un peu sur les mangas.

Ma Fête Foraine - Qwice 2025

Continuons un peu sur les mangas. <p>Comme j'aime beaucoup donner mon avis sur des trucs dont vous n'avez jamais entendu parler, je me serais bien fait le plaisir de vous proposer une revue de <strong>Toto - The Wonderful Adventure</strong>, réécriture ingénieuse du Magicien d'Oz sous forme de shonen steampunk avec Frédéric Chopin parmi les antagonistes et Alice, fille de Land Wonder, en chef de mafia dans une ville-casino. Kakashi (nom qui se traduit par Épouvantail, et faites confiance à la VF pour sur-étaler cela afin que ce soit bien clair) et Dorothy, adepte du Tornado-Senjutsu, venue de l'école de Saint-Kansas, accompagnés d'un soldat de l'armée désireux de devenir un grand comique sous le nom de scène de Lion (décidément, ça ne s'invente pas), empruntent la ligne ferroviaire transcontinentale appelée « Route de Brique Jaune » dans le but de rejoindre la Cité d'Émeraude. Comme ils sont poursuivis par l'armée de Nassau qui cherche à s'emparer des Accessoires du zodiaque chinois, dont fait partie le chien Toto, du fait de son bracelet qui a fusionné avec Kakashi, ça tourne mal. Si vous cherchez l'homme en fer blanc du Magicien d'Oz, ne vous inquiétez pas, il est là aussi, sous la forme d'un autre soldat de Nassau, régulièrement contraint de faire équipe contre son gré avec le héros.</p><p>Ma critique aurait cependant tourné court, car si le manga, édité en France par Panini, et doté d'une franchement mauvaise traduction, vaut carrément lecture malgré quelques blagues très discutables en-dessous de la ceinture, sa fin exagérément prématurée rend l'expérience amère. Un shonen efficace, mais <strong>une fin beaucoup trop précipitée</strong>, font que je ne pourrai pas en parler davantage. Maudits lecteurs nippons ni mauvais (rires préenregistrés), c'est de votre faute, vous n'auriez pas pu vous accrocher un peu ?</p><p>Alors à la place on va partir sur <strong>un manga encore plus conventionnel</strong> que Yu-Gi-Oh! dont j'ai parlé il n'y a pas si longtemps. Je vous présente donc par avance mes excuses pour cette critique extrêmement conventionnelle de l'extrêmement conventionnel manga <strong>Death Note</strong>, que 80% d'entre vous connaissent d'ores et déjà.</p><p>Vais-je vous faire l'affront de résumer l'un des plus gros impacts du monde du manga ? Dans le doute, oui, car si ça se trouve vous avez vécu dans une grotte ou vous n'étiez pas né à l'époque.</p><p>Light Yagami, fils d'un monsieur très haut placé dans la police, met la main sur le Death Note, qui permet authentiquement de tuer quiconque d'une crise cardiaque en écrivant son nom. Il décide de s'en servir pour rendre la justice et devenir Kira, le dieu d'un monde nouveau débarrassé du crime. Dans sa croisade, il est observé par le Dieu de la Mort Ryûk, fin amateur de pommes. Un détective renommé, L, se jette à corps perdu dans la lutte. Il faudra vous contenter de ça comme résumé, sinon ça partirait dans le spoil, et ce serait quand même dommage.</p><p>Il y a quelques analogies à faire avec un manga dont j'ai parlé récemment, Neuro le Mange-Mystères. Dans les deux cas, une créature du monde des ténèbres arrive sur Terre et accompagne un être humain ; et dans les deux cas le groupe Nightmare est impliqué dans au moins l'un des morceaux de l'anime. Et puis, si vous jouez à Jump Ultimate Stars, vous verrez que les deux licences sont très copines.</p><p>Ceci dit Neuro est un shonen dans un emballage détective-surnaturel. Death Note est bizarrement plus proche du seinen, du moins dans sa première partie, et seuls son aspect feuilleton et son rythme effréné le rattachent aux shonen.</p><p>Le jeu du chat et de la souris entre Light et L est la principale raison qui fait que l'on accroche fatalement aux premiers volumes de Death Note, jusqu'à l'aboutissement et cette fameuse scène dont l'adaptation animée a fait l'objet d'un mème Internet - non, pas celle de la chips, celle du keikaku.</p><p>On regrettera simplement un personnage trop peu exploité, la copine de Raye Penber, qui sert uniquement à mourir au bout d'un chapitre alors que jamais quiconque n'aura été aussi proche de trouver la vérité. Le chapitre est peu crédible, car donner spontanément à son interlocuteur sa véritable identité n'est certainement pas quelque chose qu'une personne décrite comme hautement capable aurait fini par faire.</p><p>Outre cela donc, un sans-faute jusqu'au volume 7. Après, le récit se perd et s'enlise, et même là je suppose que je n'étonne personne en le disant.</p><p>Car si vous avez lu Death Note vous le savez, à ce moment l'ambiance seinen s'écroule complètement, ainsi que l'aspect contemporain. Le manga bascule dans la science-fiction du futur proche, ce qui est assez problématique. On regrette l'idée de faire intervenir un président des États-Unis fictif, même si l'internationalisation du récit est bienvenue.</p><p>Avec Mello et Near, nouveaux adversaires de Kira, le récit perd son équilibre. Certains chapitres sont tout de même géniaux, il faut le concéder. D'autres s'enlisent dans le blabla laborieux, ce qui est dommage.</p><p>Finalement le plus gros défaut de Death Note c'est sa fin, qui n'a absolument rien de crédible, qu'on pourrait résumer sans spoiler à « je savais que tu savais que je savais que tu savais, ce qui nous a permis de te piéger en faisant un truc absolument pas crédible ».</p><p>Et surtout c'est tellement conventionnel de terminer un récit sombre par la victoire des gnéééé gentils. Qu'on se le tienne pour dit, le duo Near-Mello est à cent lieues du vrai L, et la confrontation finale est pathétique.</p><p>La toute dernière scène est cependant très chargée émotionnellement, et permet de mieux faire avaler la pilule. Il paraît qu'elle n'a pas été adaptée par l'anime, ce qui relève du sacrilège pur et simple.</p><p>Les 4komas humoristiques peuvent parfois être très drôles. Le chapitre pilote présente un Ryûk déjà au sommet de sa forme, mais on comprend que cette version de Death Note n'ait pas été retenue. La gomme pour revenir en arrière et ressusciter les morts est de trop. Et bien sûr, ce chapitre spécial a une fin bien trop fermée, qui n'aurait pas pu aboutir à une suite.</p><p>Paraît-il qu'on ne sait rien sur la personne scénarisant Death Note. Si vous voulez mon avis c'est le dessinateur lui-même. Pourquoi ? Parce que des poncifs que l'on retrouve aussi bien dans Death Note que dans son dernier manga, Platinum End (d'après ce que j'en ai lu, une poussive repompée de Death Note sans intérêt) se retrouvent dans ses anciennes œuvres également. Je ne peux pas croire au hasard.</p><p>Le cheminement que j'ai suivi récemment, Yu-Gi-Oh! &gt; Neuro &gt; Death Note, est une façon intéressante d'appréhender le monde du shonen. Le premier est un récit tout public, quoiqu'avec un début assez cru par moments ; le second, fondamentalement dérangé, est un shonen glauque du début à la fin. Le troisième, que je viens de chroniquer pour vous, relève davantage du seinen ; cependant, sa seconde partie se rapproche trop du shonen, et des parties trop verbeuses associées à des personnages moins intéressants font décrocher, ce qui est finalement dommage.</p><p>Enfin, je ne pense pas qu’il soit pertinent de visionner l’anime, même si je dois bien vous dire que <em>The World</em> en version courte est quasiment le seul morceau japonais que je sais chanter par cœur (un de ces jours je maîtriserai ceux de Koji Wada, Ayumi Miyazaki et AiM, pas d’inquiétude). J’ai testé l’épisode 25, car en postface d’un des mangas il y était question de contenu inédit ; et très franchement ledit contenu inédit était extraordinairement mauvais, je me serais quand même attendu à plus intelligent et subtil que « waouh on est trempés viens je vais te masser le pied ». Qu’est-ce que je n’ai pas vu là, franchement. Et dans l’épisode qui adapte le moment le plus important de toute l’intrigue, franchement ça la fout mal.</p>

Image
Animation