En effet, Descartes est chrétien : ses Méditations Métaphysiques cherchent à démontrer l'existence de Dieu (et de l'âme). Le titre latin le dit bien : Meditationes de prima philosophia in qua Dei existentia et animae immortalitas demonstratur (littéralement : Méditations de philosophie première dans lesquelles l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme sont démontrées). Toutefois, il n'y a pas un théorème de Descartes qui dit précisément qu'il faut être un bon chrétien. Les seuls théorèmes de Descartes sont des théorèmes en mathématique et en géométrie. En algèbre, le théorème de Descartes ou encore la règle des signes de Descartes, qu'il décrit dans La Géométrie, c'est la proposition suivant laquelle dans une équation à coefficients réels, le nombre de racines positives ne surpasse pas le nombre de variations (= changement de signe). En géométrie, le théorème de Descartes établit une relation entre quatre cercles tangents.Au-delà de ces précisions sur ce qu'est un théorème chez Descartes, je dois ajouter quand même ceci. Descartes, dans ses maximes provisoires (Discours de la méthode, III), dit effectivement, qu'il doit « obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être instruit dès mon enfance » (Alquié, II, p. 592). Et c'est ce qui se rapprocherait le plus d'un « théorème » sur le fait qu'il vaut mieux être un bon chrétien. Toutefois, il n'y a jamais vraiment d'impératif chez Descartes. Au contraire, il croit bien plutôt que c'est en démontrant par « raison naturelle » (Épître dédicatoire des Méditations Métaphysiques, Alquié, II, p. 383) l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme qu'on peut persuader les autres de se convertir au christianisme. La philosophie de Descartes prépare d'abord à la religion, et vise ensuite à comprendre le christianisme selon ses présupposés philosophiques.En bref, oui, Descartes est bien un chrétien, il essaye de démontrer l'existence de Dieu (ses preuves sont-elles vraiment concluantes ? je ne pense pas), à plusieurs reprises, il défend sa foi catholique (même si dans certains cas, c'est plus pour éviter la censure : quand il abandonne le Traité du monde et le Traité de l'homme, c'est bien à cause de la condamnation de Galilée), et il vaudrait mieux, pour lui, être un bon chrétien.