LE TANIO SALOPE TOUJOURS NOS CÔTES 📆 7 mars 1980 <p><span><strong>Le 7 mars 1980, au large des côtes nord du Finistère, le pétrolier Tanio se brise en deux lors d'une violente tempête, provoquant une importante marée noire qui pollue 200 km de littoral breton.<br /></strong><br /><br />Le pétrolier malgache de 191 m de long et 24 m de large, construit en 1958 sous le nom de Lorraine et rebaptisé en 1974, transporte alors 26 000 tonnes de fioul lourd et 900 tonnes de fioul de propulsion entre l'Allemagne et l'Italie.<br /><br />Vers 6h30 du matin, le Tanio se casse en deux sous la violence de la tempête, avec des vents de force 9 à 11 sur l'échelle de Beaufort. La partie avant coule rapidement, entraînant huit membres d'équipage dont quatre officiers. Les 31 autres marins sont hélitreuillés depuis la partie arrière qui reste à flot.<br /><br />La lutte contre la pollution s'organise rapidement, mais le mauvais temps retarde les opérations en mer pendant 48 heures. Les dispersants et produits coulants s'avèrent inefficaces sur le fioul visqueux. À terre, les chantiers de nettoyage mobilisent plus de 3000 personnes dont 2500 militaires pour collecter près de 54300 tonnes de déchets souillés. La partie arrière du navire est remorquée jusqu'au Havre où 7530 tonnes de fioul sont extraites. Des opérations sous-marines sont menées pendant 15 mois pour récupérer 5100 tonnes de fioul de la partie avant coulée et colmater les brèches.<br /><br />L'enquête conclut que les causes principales de l'accident sont la tempête, l'affaiblissement de la coque par vieillissement, et des travaux de réparation inadéquats. Des experts ont souligné des réparations grossières de fissures dans les cuves du Tanio, simplement colmatées à l'aide de ciment. L'origine précise de l'avarie reste inexpliquée en 2025.<br /><br />45 ans après le naufrage, l'épave continue de provoquer des pollutions récurrentes. Des oiseaux mazoutés s'échouent régulièrement sur les côtes bretonnes. Malgré des tentatives de colmatage, du fioul s'échappe encore, estimé à 5000 tonnes. Les espèces les plus touchées sont le Guillemot de Troïl et le Pingouin Torda, deux espèces patrimoniales protégées en France. Cette pollution persistante menace régulièrement la faune marine et le littoral, avec des conséquences environnementales importantes près d'un demi-siècle après l'accident initial.<br /><br />Des années 1960 aux années 1980, la Bretagne a subi plusieurs autres marées noires dévastatrices. Parmi les plus marquantes : le Torrey Canyon en mars 1967, considéré comme la première grande marée noire en Bretagne ; l'Olympic Bravery en janvier 1976 près d'Ouessant ; le Boehlen en octobre 1976 au large de l'île de Sein ; et l'Amoco Cadiz en mars 1978, qui a déversé 50 000 à 60 000 tonnes de pétrole brut sur près de 375 km de côtes bretonnes.<br /><br /><br />Photos (Wikipédia):<br />- Pointe de Men Ruz (Ploumanac'h, 2021), épicentre de la pollution en 1980<br />- Proue du Tanio<br />- Guillemot de Troïl mazouté, octobre 2020<br /><br /><br />◤D'autres lectures "le temps d'un café" 😊👉 </span>https://ko-fi.com/post/7-MARS-A0A81BIKXA <span>◢</span></p>