Episode 11 : De la chute du gouvernement Santa à nos jours… Je publie cet ultime épisode et l'épilogue de cette série sur l'Histoire de la Nouvelle-Calédonie depuis 1946 en avance, car demain, je n'aurais pas trop le temps de m'en occuper. Bonne lecture à vous. 😉 Dans le dernier épisode, je vous avais laissé sur le fait que les indépendantistes s’étaient mis d’accord sur le fait de faire tomber le gouvernement Santa… que va-t-il se passer ensuite ? Regardons cela... <h1><strong>Histoire de la Nouvelle-Calédonie de 1946 à nos jours</strong></h1><h2><strong>Episode 11 : De la chute du Gouvernement Santa à nos jours… (depuis 2021)</strong></h2><hr /><p style="text-align:justify;"><strong>La chute du Gouvernement Santa…</strong></p><p style="text-align:justify;">Le 2 février 2021, les membres indépendantistes (UNI et UC) du Gouvernement remettent tous leurs démissions ce qui entraîne, de facto, la chute du gouvernement Santa. Comme le veut la règle dans ce cas, le 17 février 2021, un vote se tient au sein du Congrès pour élire un nouveau gouvernement. L’Eveil Océanien décide, cette fois-ci, de s’allier à l’UC, considérant que les loyalistes n’arrivent pas à bien s’entendre pour travailler de concert.</p><p style="text-align:justify;">L’Eveil Océanien calcule qu’en unissant les voix de son mouvement à celles de l’UC et en sachant que les élues LKS et PT voteraient pour la liste de l’UC, leurs voix suffiraient alors pour obtenir 4 sièges au sein du gouvernement face à l’UNI qui en obtiendrait 2, les mettant ainsi en position de force pour prendre la tête du gouvernement… Au vu de cela, Tukumuli accepte que Vaimu’a Muliava soit placé quatrième sur la liste UC-EO se disant que l’EO bénéficiera ainsi d’un siège au Gouvernement (voir https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/election-du-prochain-gouvernement-caledonien-les-quatre-listes-en-lice-935797.html ) ! Mais un événement inattendu va se produire !</p><p style="text-align:justify;"><strong>Retournement de situation…</strong></p><p style="text-align:justify;">Assez étrangement (pour ma part, je présume que c’était un calcul politicien, mais c’est juste une hypothèse), un(e) élu(e) de l’Avenir En Confiance (qui n’a jamais été identifié(e) à ce jour) vote pour la liste de l’UNI ce qui contrarie le plan élaboré par Tukumuli, le leader de l’Eveil Océanien. En effet, avec une seule voix de plus, l’UNI obtient 3 sièges au lieu de 2 au sein du Gouvernement et l’UC n’en obtient que 3 aussi.</p><p style="text-align:justify;">De plus, contre toute attente, Kadrile Wright, l’élue du PT va aussi apporter son soutien à la liste de l’UNI… Au final, même si cet(te) élu(e) AEC avait voté pour sa liste au lieu de l’UNI, le simple fait que Kadrile Wright vote pour l’UNI mettait déjà à mal le plan de Tukumuli… </p><p style="text-align:justify;">Suite à ce scrutin, l’AEC obtient 4 sièges, l’UC obtient 3 sièges, l’UNI obtient 3 sièges aussi et CE obtient 1 siège. Ce résultat sera lourd de conséquence pour la nouvelle alliance UC-EO. N’obtenant que 3 sièges au lieu de 4, Vaimu’a Muliava de l’Eveil Océanien ne pourra donc, a priori, pas faire partie du nouveau Gouvernement !</p><p style="text-align:justify;">Dans la presse locale, Tukumuli ne décolère pas et rejette clairement, suite à l’élection, la faute sur l’élu(e) AEC en déclarant au journal « Les Nouvelles Calédoni<span>ennes » ceci : « Les loyalistes ont décidé de nous écarter de la route, c'est une manœuvre politicienne pour essayer de nous déstabiliser. » (voir https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie-les-independantistes-majoritaires-au-gouvernement-avant-le-dernier-referendum ) sans rien trouver à redire sur le vote de l’élue PT qui aurait dû « normalement » voter pour l’UC. Interrogé à ce sujet, il ne fera aucun commentaire sur le vote de l’élue du Parti Travailliste… Deux poids, deux mesures, par conséquent !</span></p><p style="text-align:justify;"><strong>Discordes entre indépendantistes…</strong></p><p style="text-align:justify;">Dès sa première réunion ayant lieu le jour même de son élection, le nouveau gouvernement ne parvient pas à élire son président. En effet, Thierry Santa (pour l’AEC), Samuel Hnepeune (pour l’UC) et Louis Mapou (pour l’UNI) se présentent tous trois, mais aucun d’eux n’obtient la majorité absolue de 6 voix. En effet, Santa obtient 4 voix alors que Hnepeune et Mapou obtiennent chacun 3 voix dans la mesure où le seul élu CE vote blanc.</p><p style="text-align:justify;">Il va s’en suivre 5 mois de crise institutionnelle où l’ancien gouvernement Santa ne peut que « gérer les affaires courantes » en attendant qu’un nouveau gouvernement soit formé, et ce, sans pouvoir proposer ou faire voter de nouvelles lois ou délibérations… au point que c’est l’Etat français qui est obligé de finaliser vers avril le budget de la Nouvelle-Calédonie via la Chambre Territoriale des Comptes !</p><p style="text-align:justify;">En effet, de façon assez surprenante, si l’UC et l’UNI ont réussi à se mettre d’accord sur leurs démissions au sein du gouvernement Santa, ils s’avéreront incapables, pendant près de 5 mois, de s’entendre sur un candidat commun à la tête du Gouvernement.</p><p style="text-align:justify;"><strong>Après 5 mois de crise… un accord !</strong></p><p style="text-align:justify;">Mais finalement, un accord est trouvé entre l’UC et l’UNI. L’UC demande à Hnepeune de renoncer à la présidence ce qu’il fait, et ce, pour laisser la place à la candidature unique de Louis Mapou de l’UNI.</p><p style="text-align:justify;">Et Hnepeune va même aller plus loin puisqu’il démissionnera du gouvernement suite à cette demande de la part de l’UC (voir https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/pour-samuel-hnepeune-la-classe-politique-n-est-pas-prete-a-s-ouvrir-a-la-societe-civile-et-au-monde-economique-1054750.html ).</p><p style="text-align:justify;">Le départ de Hnepeune entraîne le retour de Vaimu’a Muliava de l’EO au Gouvernement. Ainsi, le 8 juillet 2021, Louis Mapou est élu grâce aux voix de l’UNI et de l’UC comme Président du Gouvernement, ce qui en fait alors, depuis Jean-Marie Tjibaou, le deuxième indépendantiste porté à la tête du pouvoir en Nouvelle-Calédonie.</p><p style="text-align:justify;">Pour ce qui est du Gouvernement de Louis Mapou (qui est donc notre gouvernement actuel au moment où j’écris ces lignes), sa composition est la suivante :</p><ul><li><p style="text-align:justify;">Louis Mapou (UNI – Président en charge des Relations Extérieures, de la Sécurité Civile, des Affaires Coutumières, des Mines, de la Citoyenneté et de l’Identité – Assure le suivi du Transfert des Compétences – Chargé des relations avec le Sénat Coutumier)</p></li><li><p style="text-align:justify;">Isabelle Champmoreau (AEC – Vice-Présidente en charge de l’Enseignement, de l’Enseignement Supérieur, de la Santé Scolaire, de l’Egalité des Genres, de la Lutte contre les violences conjugales et du Bien-être animal – En charge des questions relatives à la famille et à l’égalité des chances)</p></li><li><p style="text-align:justify;">Thierry Santa (AEC – Ministre en charge du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Politique du « bien vieillir », de l’Handicap, de la Recherche et de la Valorisation des Ressources Naturelles)</p></li><li><p style="text-align:justify;">Christopher Gygès (AEC – Ministre en charge de l’Economie numérique et maritime, de la Transition Energétique, du Développement des Energies Renouvelables, du Dialogue Social – En charge du suivi des zones franches)</p></li><li><p style="text-align:justify;">Yoann Lecourieux (AEC – Ministre en charge du Développement, de l’Aménagement et de la Cohésion du Territoire, en charge aussi des Assurances, du Droit civil et commercial, de la Monnaie, de la Francophonie, de l’Audiovisuel – Chargé de la mise en œuvre des contrats de développement et du suivi des Grands Projets ainsi que des relations avec les communes)</p></li><li><p style="text-align:justify;">Joseph Manauté* (CE – Ministre du Développement Durable, de l’Environnement, de la Transition Ecologique, de la Politique de l’Eau et de la Transition Alimentaire – Chargé aussi de la gestion et valorisation du Parc Naturel de la Mer de Corail et de la mise en place du Plan d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique)</p></li><li><p style="text-align:justify;">Vaimu’a Muliava (EO – Ministre de la Construction, du Patrimoine Immobilier, de l’Urbanisme, de l’Habitat, de la Fonction Publique et de la Transition Numérique – Chargé de la modernisation de l’action publique, du développement de l’innovation technologique et de suivre les relations avec les Collectivités d’Outre-Mer du Pacifique)</p></li><li><p style="text-align:justify;">Mickaël Forrest (UC – Ministre de la Culture, de la