Collectivisme, libre échange et protectionnisme Quelle stratégie semble appropriée dans le contexte économique actuel ? Le collectivisme a fait long feu. La contre-théorie du capitalisme et sa planification impérative ont montré leurs limites. Un virage vers le capitalisme s'est fait jour tant en ex-URSS qu'en Chine. A l'opposé, les théories du libre-échange et de l'auto-régulation du marché (la main invisible d'Adam Smith complétée par les travaux de Ricardo) ont été soutenus par exemple par Ronald Reagan aux USA qui la résumait par ces mots : « le gouvernement n’est pas la solution, le gouvernement est le problème ». Cette théorie a montré ses limites par la concentration des richesses dans une faible partie de la population au détriment de la majeure partie qui s'appauvrit. Elle a également montré ses limites sur la marchés avec l'effondrement boursier de 2008.En complément une autre théorie fait flores récemment : le protectionnisme. C'est par exemple le cheval de bataille de D Trump. Il présente les avantages du soutien à l'économie nationale mais peut à tout moment devenir caduc si les autres pays décident de faire de même.Nous avons 3 théories imparfaites et trop radicales qui pourtant continuent d'inspirer des soutiens inconditionnels.Il est temps d'insuffler de la nuance. En voici quelques illustrations1- Le capitalisme et le pur libre échange génère des entreprises mondiales qui établissent des monopoles qui asservissent les Etats et leurs populations. Pour y faire face, il est indispensable de prévoir des garde-fous réglementaires. Cependant, cela reste insuffisant.En effet, certains domaines sont stratégiques car impactant directement tous les domaines d'activité. Parmi ces domaines essentiels, on peut citer par exemple l'énergie (sans elle toutes les activités s'arrêtent) , le numérique (Applications, cloud et IA utilisés pour toutes les activités) l'information (qui influence directement la population) ou l'agriculture (besoin vital). Il est essentiel dans ces domaines de préserver une souveraineté et une indépendance nationale. L'Etat doit assurer un rôle protecteur et promoteur. C'était l'idée phare de l’économiste allemand Friedrich List d'un protectionnisme dit « éducatif » destiné à protéger les industries nationales naissantes de la concurrence internationale pour leur laisser le temps de se développer sur le marché intérieur. Ainsi des champions nationaux émergent et peuvent à armes égales avec leurs concurrents étrangers. Il est également du rôle de l’État de susciter dans ces domaine la création d'entreprises.2- Autre nuance à promouvoir : le modèle des coopératives et les SCOP. Elles sont une approche collectiviste reposant sur une démocratisation du capitalisme. Chaque employé y est en partie propriétaire de l'entité.C'est une synthèse de 2 théories économiques contraires. Elles apportent un élément nouveau de taille : l'implication directe de celui qui produit et un sens concret du travail. Elle permet aussi à un plus grand nombre de recueillir les fruits de leur travail.3- Enfin, il faut tenir compte du contexte international et planétaire. L'économie ne peut pas faire abstraction de la géopolitique ni même des enjeux environnementaux ou climatiques.Ces inflexions ne peuvent émerger qu'avec un engagement et une implication citoyenne pragmatique. Il n'y a pas que le vote qui change la société. Il y a l'engagement, la consommation et les usages.C'est l'implication concrète et populaire qui peut changer les choses. En revanche, il faut veiller à ne pas se perdre en idéologie ou en populisme.