Me voilà finalement équipé d’un Everdrive GBA. L’objet, produit en Ukraine, met nécessairement du temps à arriver (sur la guerre j’ai des raisons personnelles de rester neutre, donc je continue de consommer aussi bien ukrainien que russe si l’occasion se présente ; ceci dit ce n’est pas le sujet et nous n’aurons pas de débat sur ce grave conflit, ne serait-ce que parce que ce n’est pas le sujet, merci), et un souci de mon côté au niveau des adresses de livraison a d’autant plus retardé l’arrivée de l’objet. Je suis passé par le site du constructeur, Krikkz, et finalement les délais de livraison promis au départ par le site (20 à 25 jours pour la France) ont été tenus en dépit des erreurs de parcours du colis - je crois même que normalement j’aurais pu l’avoir en 15 jours, là c’est ma faute j’avais mal indiqué mon adresse, fichu remplissage automatique. Par contre, quand la Poste me fait payer des frais de douane moins chers sur Internet, me les rembourse sans explication et me demande le plein tarif à ma porte, ben je suis quand même forcément un peu énervé. Vous saurez donc qu’au plein tarif c’est 18 balles. Un Everdrive c’est, parait-il, ce qu’il se fait de mieux sur GBA pour lire des jeux stockés sur une carte SD. La rolls royce de ce genre d’objet. Vous me direz « mais tu les collectionnes les jeux, non ? » Tout à fait. Je les collectionne, principalement pour y jouer, pas juste pour les exposer, mais je les collectionne de toute façon, en cartouches tout ce qu’il y a de plus officielles. Ne pas avoir toutes les boîtes ne me dérange d’ailleurs pas, les cartouches en elles-mêmes présentent déjà leur intérêt, et les boîtes GBA, c’est encombrant. Par contre les gens qui jetaient leurs boîtes GBA vous étiez alors des malades. Franchement. C’est à cause de vous que l’occase en boîte coûte souvent des fortunes, et je me demande encore comment, finalement assez récemment dans le temps, j’ai pu faire l’acquisition d’une version boîte presque neuve (presque parce que le vendeur n’avait rien trouvé de mieux à faire que d’ouvrir la boîte au cutter pour vérifier si tout était là , ce qui est criminel) de Dr Mario & Puzzle League pour seulement 20€. Mais pour un collectionneur l’Everdrive présente tout de même l’intérêt non négligeable de permettre de jouer sur console : • À n’importe quel jeu que tu ne parviens pas à trouver en cartouche (genre Duel Masters: Shadow of the Code, quasi impossible à trouver), que tu sais que tu n’achèteras jamais (genre le Tetris exclusif du Japon, au hasard), ou dont la valeur sur le marché de l’occasion est complètement disproportionnée • À des traductions non officielles (il y en a quand même quelques unes, ce qui m’a permis d’apprendre l’existence d’un jeu ne mettant curieusement pas en scène @Capkk0WYF2TWQh , Tomato Adventure) • À des prototypes et jeux annulés leakés (coucou Diddy Kong Pilot, ancêtre annulé de Banjo Pilot !) • À des homebrews, contenus amateurs pas forcément dispos sur cartouche (je recommande vivement Panelix) • À des hackroms (vous rêviez de jouer à la version japonaise du premier Spyro de la console, plus aboutie que les autres, mais en anglais ? Aucun problème !) • À des bootlegs sans avoir à culpabiliser (faut pas croire, certains sont surprenants, même si j’avoue que là je n’en ai pas en tête) • À des jeux GBA issus de jeux GameCube (coucou la démo jouable de Panel de Pon, mais du coup je ne sais pas ce qui est le mieux entre la jouer en japonais par ce biais, ou la jouer laborieusement en français en branchant un câble link entre deux consoles) Et en plus on peut émuler quelques consoles. Alors certes, des consoles plus limitées que la GBA, mais quand même. Ça veut dire qu’on peut accéder à n’importe quel jeu monochrome recolorisé par des amateurs éclairés de hacking. Si les concepteurs de l’engin ne citent que la Nes, la Game Boy et la Game Boy Color, ce ne sont pas les seuls émulateurs disponibles, et ça veut donc aussi dire que l’on peut jouer à la Game Gear sans les inconvénients de la console, connue entre autres choses pour sa propension légendaire à bouffer des piles. Oubliez cependant les autres consoles, dont l’émulation est horrible ou inaboutie. J’ai testé Sonic Pocket Adventure. Plus jamais. Je ne veux même pas savoir ce que ça donne pour la Wonderswan. En somme, des milliers de titres autrement inaccessibles deviennent jouables directement sur la console, de façon beaucoup plus simple que la méthode 3DS consistant à générer un CIA de jeu console virtuelle. Cette méthode demeure évidemment pertinente pour d’autres consoles plus puissantes, comme la Genesis, ou encore la Snes sur New 3DS. N’oublions pas que les meilleurs émulateurs sont généralement ceux des constructeurs officiels. C’est aussi vrai pour la PS1, la PSP et la Vita font un travail remarquable à ce niveau. Donc : parlons de l’engin, mais surtout de la qualité de jeu. En premier lieu il faut placer correctement sur sa carte SD tous les outils permettant que l’appareil fonctionne. Le dossier d’update GBASYS le plus récent, et les émulateurs dans un dossier spécifique, avec des titres spécifiques (j’y reviendrai). Une fois cela fait correctement, tous les jeux se lanceront directement, y compris ceux émulés. Plus clairement, vous n’avez pas besoin de lancer l’émulateur pour lancer un jeu, ce qui est franchement très confortable. Si la plupart des titres GBA se lancent sans problème et tournent comme s’ils étaient contenus dans une vraie cartouche, j’ai cependant rencontré des difficultés avec des hackroms et prototypes, ce qui est tout de même dommage. Maaais en les relançant ils ont été coopératifs. Venons-en à l’émulation : J’ai d’abord testé le prototype Game Gear du jeu Spirou. C’est fonctionnel. J’ai ensuite testé Final Fantasy III sur Nes, doté d’une traduction non officielle. Ça fonctionne très bien mais le rendu du texte n’est pas top, ça se voit qu’au départ les jeux étaient prévus pour être joués sur un téléviseur. Dans l’ensemble je recommande lorsque c’est possible d’opter pour des portages GBA, officiels ou non. C’est pas ça qui manque, à commencer par un prototype d’un jeu jamais commercialisé, prévu pour la Chine mais écrit en anglais, et proposant plusieurs titres Nes sur un même jeu. Ouais c’est aussi à ça que ça sert un Everdrive. Les titres officiels, les Nes Classics, peuvent valoir le coup, mais pas forcément Metroid ni Zelda. Le premier parce qu’il se débloque en finissant Zero Mission, les Zelda parce qu’il existe des hackroms des jeux Nes les rendant un peu plus agréables à jouer. Parce qu’il faut dire la vérité, une grande partie des jeux Nes sont en fait injouables hein. Pas tous, fort heureusement, mais je me vois mal jouer sérieusement au premier Metroid quand son remake Zero Mission permet effectivement d’accéder à sa fin sans avoir à se poser de question sur la difficulté du titre. Les sauvegardes des jeux sont stockées dans un endroit spécifique. Les fichiers sont en .srm. Si vous renommez un fichier .sav en .srm pour récupérer votre sauvegarde… Ça marche ! À vous la joie d’accéder à votre sauvegarde complète de Yu-Gi-Oh 2006 sur sa version japonaise pour constater que si toutes les langues sont disponibles… la censure visuelle des cartes reste présente, et seule la VO y échappe. Dommage, j’avais pourtant souvenir de titres DS où les développeurs n’avaient pas été aussi cuistres. Évoquons enfin Game Boy et Game Boy Color. Il existe quatre types de jeux Game Boy : • les jeux en noir et blanc • les jeux en noir et blanc disposant de palettes spéciales Super Game Boy, extension de la SNES (si vous avez par exemple joué à Pokémon Bleu ou Rouge sur 64 via Stadium vous savez exactement de quoi il retourne) • les jeux en couleur rétrocompatibles Game Boy monochrome (pour certains, les palettes SGB sont plus belle, certains titres disposant à la fois de palettes SGB et GBC) • les jeux purement et simplement en couleurs. À noter que les jeux compatibles Super Game Boy apparaissaient, sur l’écran de télévision, entourés d’une bordure du plus bel effet. L’émulateur Game Boy s’appelle Goomba. Il tourne à la perfection. Et il applique aux jeux SGB des palettes… partielles. Apparemment la GBA ne pourrait pas supporter l’ensemble des palettes d’un titre Super Game Boy. Résultat, certains jeux sont infiniment mieux dans ces conditions que s’ils étaient monochromes, d’autres ont un rendu bizarre et autant acheter les cartouches pour y jouer en noir et blanc, puisque l’émulateur ne me semble pas capable de proposer au joueur la possibilité de régler manuellement ses palettes - mais peut-être que je me trompe. Pour les jeux dotés à la fois de palettes SGB et GBC (c’était par exemple le cas des premiers Pokémon), je ne sais pas encore quelle palette prend le dessus. ADDENDUM : oui des réglages de l’émulation Game Boy sont bien disponibles en appuyant simultanément sur L et R. En tout cas sur Everdrive il est inutile de lancer directement le fichier d’émulateur, que vous aurez renommé en fonction des types de fichiers que vous voulez lire. Ne sachant pas exactement comment ça marche je l’ai dupliqué, en ai nommé un gb et un gbc. L’émulateur conserve les bordures SGB, ce qui est appréciable. Il n’est pas possible de déformer l’écran avec L et R comme avec un vrai jeu Game Boy, mais à vrai dire ce n’est pas plus mal car ce type de déformation n’est pas si agréable que ça. Enfin il ne me semble pas que des fonctions avancées, comme les savestates, soient disponibles. Pas encore aujourd’hui que je parv