S'il vous est arrivé de lire quelques-uns de mes pavés, vous savez qu'en-dehors des jeux d'arcade et des roller coasters, j'ai parmi mes centres d'intérêt les cartes à jouer et à collectionner et les jeux rétro. Vous savez aussi que quand j'écris un texte, j'aime proposer du contenu qui sort de l'ordinaire et qui s'enfonce dans le technique et le méconnu, tout en restant accessible au plus grand nombre. Aujourd'hui, je viens proposer une critique de deux anciens jeux vidéo Yu-Gi-Oh. <p>Pour commencer, quand je vous dis que je m'intéresse aux cartes et aux jeux rétro, j'illustre : il y a peu j'ai acheté une adaptation Game Boy Advance d'un jeu auquel je n'avais jusque-là pour ainsi dire jamais touché, hormis les cartes promos offertes par les magazines Lotus Noir et Mana Rouge en leur temps : Duel Masters. J'y ai trouvé un jeu à la fois étonnamment proche de Magic... et du jeu Digimon Card Game actuel.</p><p>Que je vous dise aussi que je suis capable de jouer à Marvel Trading Card Game sur DS sans m'ennuyer en dépit de ses règles du jeu qui ont fait ragequitter bon nombre de testeurs, et vous jugerez ainsi de mon sérieux dans ce domaine.</p><p>Que je vous dise enfin que j'aimerais beaucoup posséder davantage de cartes du jeu Héros Déï que le malheureux paquet de démarrage offert à l'occasion d'un abonnement à Lotus Noir, ainsi qu'une carte promotionnelle dont l'illustration comporte, incrustée, le logo du magazine.</p><p>Concernant Yu-Gi-Oh, j'avais à l'époque l'âge qu'il fallait pour être la cible du manga comme de l'anime, et j'ai aussi eu des cartes d'import du Japon et des États-Unis avant leurs premières sorties en France, dont j'ai eu le grand plaisir de découvrir les traductions avec les passwords que l'on pouvait entrer dans les jeux de la série. L'anime, en-dehors de ses fillers qui méritent un coup d'œil, est d'une médiocrité sans nom, et cela sans parler de la censure occidentale. J'ai tout un argumentaire que je suis capable de déployer de mémoire sur demande, donc si ça vous intéresse postez un commentaire pour me le demander. Un argument en un seul nom propre pour les connaisseurs : Otoji Ryuji / Duke Devlin.</p><p>Bref, passons cela pour le moment et venons-en à l'essentiel.</p><p>C'est sur <strong>Game Boy Advance</strong> que les jeux vidéo Yu-Gi-Oh ont commencé à respecter les règles officielles. J'ai d'ailleurs, enfant, détesté de toutes les fibres de mon être le jeu sorti auparavant sur Game Boy Color (<em>Duel des Ténèbres</em>), injouable car irrespectueux et incompréhensible alors qu'à côté on avait <em>Pokémon Trading Card Game</em> qui, lui, respectait son matériau, et <em>Uno</em>, qui n'est certes pas un jeu à collectionner, mais qui reste toujours une exceptionnelle adaptation de ce jeu de société.</p><p>À savoir également pour conclure ce préambule que si je joue généralement en anglais, les Yu-Gi-Oh font partie des exceptions en français par pure commodité. Quand tu connais les noms des cartes en français c'est plus facile de s'y retrouver dans cette langue. Critique générale : c'est bien pour les cartes qu'on joue en VF, les traductions étant systématiquement aux fraises.</p><p>Le premier jeu de la série sorti dans le monde occidental sur GBA est resté une exclu US, il faut donc sauter directement à son successeur : <strong>Worldwide Edition</strong>. C'est le premier volet de ma critique.</p><p>Voici <strong>un jeu assez complet</strong>, en dépit du fait que sur plus de 1000 cartes jouables, une quantité très limitée s'avère intéressante pour former un deck. L'IA est particulièrement diarrhéique, mais compense en utilisant systématiquement toutes les cartes les plus pénibles qui ont été interdites ou limitées par la suite, afin d'anéantir ta stratégie que tu le veuilles ou non.</p><p>Là où le jeu devient intéressant, c'est à partir du moment où tu termines l'ensemble de son scénario et de ses tournois. D'un seul coup tu débloques à la fois :</p><p>• Un exemplaire de toutes les cartes que tu n'avais pas déjà (donc tu as la collec à 100% sans plus d'effort)</p><p>• Et la possibilité de <strong>jouer SANS LIMITE</strong>.</p><p>Pour peu que tu saches exploiter correctement <em>Cyber-Stein</em>, le jeu devient alors un étonnant spectacle ultra-jouissif où tu gagnes la plupart du temps au tour 5. Et n'allez pas me dire que c'est injuste vis-à-vis des adversaires, la limite saute pour eux aussi, et ils ont eux aussi des decks injustes.</p><p>Un défaut pour quiconque ne connait pas les règles : il n'y a aucun tutoriel. Il est bon de le savoir avant de se lancer, surtout si vous avez trouvé la cartouche en loose quelque part.</p><p>Bref en dépit de ses innombrables bugs, de ses cartes dysfonctionnelles et de son Mokuba particulièrement spécial, Worldwide Edition est surtout un extraordinaire défouloir.</p><p>Observez bien la VF : en-dehors du fait qu'elle est atroce, deux ou trois fois elle s'oublie carrément et n'utilise plus les noms occidentalisés des personnages, mais les noms issus du manga.</p><p>Par la suite, plusieurs autres titres GBA sont sortis. Le dernier, en 2006, sortait après un ou deux jeux DS, et il faut noter qu'il a le meilleur gameplay possible pour un jeu vidéo Yu-Gi-Oh... Malheureusement il est impossible de le terminer à 100% à cause d'un bug, et ça c'est vraiment nul.</p><p>Nous voilà maintenant sur DS. L'honnêteté me pousse à signaler qu'en termes de gameplay et de cartes jouables, le meilleur titre disponible sur cette console est <em>World Championship Edition 2008,</em> que j'estime indépassable. Cependant il n'y a plus de mode wi-fi, donc de très nombreux contenus n'y sont plus accessibles, ce qui est dommage.</p><p>Ce n'est pas le titre que j'aimerais évoquer en second. J'aimerais plutôt vous parler du premier Yu-Gi-Oh de la console : <strong>Nightmare Troubadour</strong>.</p><p>Pour commencer il faut bien comprendre ceci : <strong>Nightmare Troubadour fut historiquement le tout dernier jeu à adapter le manga et l'anime d'origine</strong>. Après, c'était fini. C'était GX, c'était 5D's, c'était tous ces trucs qui ne formaient pas l'œuvre originale de l'immense Kazuki Takahashi.</p><p>Le jeu trouve des prétextes intéressants pour faire intervenir des personnages des arcs majeurs de l'anime, dans un contexte retravaillé pour pouvoir faire cohabiter tout le monde. C'est très simple : sans compter le bras droit de Seto Kaiba qui n'a jamais servi que de PNJ, il y a 38 personnages, dont certains n'apparaissent que dans ce jeu. C'est extraordinaire.</p><p>Pour du 2005, les cartes disponibles sont très intéressantes. Les stratégies à base de <em>Compte à rebours final</em>, de <em>Canon ondulatoire</em>, d'<em>Océan légendaire</em> couplé à des limiteurs d'attaque, sont toutes là. Il faut composer avec des adversaires qui font parfois des choix à avoir envie de s'enfermer dans les toilettes pour pleurer de honte, mais qui te font parfois aussi mordre la poussière (sois maudit pour 1000 ans, Jono-Uchi). Seules trois cartes ne peuvent plus être obtenues du tout faute de connexion wi-fi (techniquement deux, mais la troisième requiert de posséder un jeu GBA spécifique en version américaine ou japonaise, ce qui me semble difficile à accomplir). C'est moins pire que pour d'autres jeux ultérieurs. À noter aussi que certaines cartes ne sont dispos dans ce titre qu'en un seul exemplaire. Pour celles-ci (particulièrement <em>Raigeki </em>qui est l'objet d'une suite d'échanges permettant théoriquement d'avoir les trois dieux), l'usage du mot de passe pour les avoir en double est intéressant.</p><p>Ma seule plainte vis-à-vis du titre tiendrait dans ses Game Over qui ramènent, trop souvent, à l'écran titre. C'est certes moins punitif que les Ghouls de Worldwide Edition qui te sucrent une de tes cartes si tu perds (donc en fait, autant redémarrer la console le cas échéant).</p><p>Ce que j'ai détesté à l'époque où j'y ai joué pour la première fois, et je dois le confirmer douloureusement avec ma partie actuelle, c'est la fin de l'adaptation de l'arc filler de l'anime concernant le personnage Noah. Tu dois te taper QUATRE combats successifs avec Game Over immédiat si tu perds, dont trois quasiment impossibles, avec le dernier qui t'impose de gagner en moins de 20 tours. C'est... C'est inhumain de cruauté, en fait. C'est même le seul truc que j'avais retenu du jeu. Dans l'absolu, c'est une excellente adaptation d'un épisode de l'anime où Yûgi devait effectivement battre son adversaire en moins de vingt minutes ; dans les faits, chaque tentative vous demandera au moins une demi-heure, donc cumulé ça fait beaucoup d'heures de souffrance, ce qui est dommage.</p><p>Enfin signalons que ce jeu propose des puzzles (ou plutôt, des situations où vous devez gagner en un tour). Le