Deus In Machina - Qwice

Puisqu'il est question de récit, ainsi que de réflexion, faisons les deux et dans cet ordre... pour parler d'autre chose, cependant.

Deus In Machina - Qwice 2024

Puisqu'il est question de récit, ainsi que de réflexion, faisons les deux et dans cet ordre... pour parler d'autre chose, cependant. <p style="text-align:justify;"> Mon rapport aux jeu vidéo a été globalement très positif. Disons que si on compare, les hauts et les bas, les hauts le furent suffisamment pour occulter les bas. Je n'ai pas une expérience de joueurs très développée cependant : j'ai passé un temps immense sur Minecraft, pas mal sur Age Of Empire II, beaucoup de petites sessions dans des jeux indé ça et là. Mes principaux regrets en terme de jeu vidéo, ce sont les jeux mobile : je pense à Clash Of Clan, qui m'a demandé un temps monstre pour pas beaucoup de satisfaction ou de souvenir, ainsi qu'aux jeux Supercell en général. Mais autrement, et ce depuis que je suis enfant, les jeux vidéo, ça a été surtout de bons souvenirs, et ça m'en produit encore aujourd'hui. Ça a été des moments très joyeux avec mes amis, au lycée surtout : es parties à 6 contre 1 de Age Of en LAN sur les ordis du lycée et les soirées sur Minecraft à faire une ville entière à plusieurs, ça m'a laissé de beaux souvenirs. Quant aux jeux solo, c'est depuis que j'ai un ordinateur qu'ils me laissent les plus agréables souvenirs, car je peux enfin y accéder (auparavant je n'avais qu'un téléphone, hélas). <br /> Mais les bas sont intéressant à regarder. En effet, avec le recul, il y a beaucoup de jeux qui m'ont pris des heures et des heures pour peu. Civilization VI, par exemple : je l'aime bien ce jeu, mais j'y ai mis 400 heures en tout pour quelques parties intéressantes seulement. Bien heureusement, ce genre de jeux, je ne fais jamais "que" jouer, j'écoute souvent la radio en même temps. Mais c'est du temps devant des écrans, pas forcément bien placé. Et quand j'étais encore au collège et au début du lycée, les jeux mobile pouvaient se révéler être de jolis bouffe-temps également. <br /> C'est pourquoi aujourd'hui, je fais une distinction entre trois types de jeux (cette distinction ne vaut que pour moi) : le jeu "achevé", c'est-à-dire un jeu terminé, sans DLC ou mises à jour, qui peut être fini à 100% en nous ayant donné ce qu'il avait à donner, puis posé sur une étagère ou désinstallé de son PC sans qu'on ait besoin d'y revenir (je pense à beaucoup de jeux indé comme Hotline Miami, Superhot, ou des plus gros jeux comme Mirror's Edge ou certains jeux Nintendo) ; le jeu "service", qui a besoin d'une communauté de joueurs active, de mise à jour, de DLC voire d'un système économique in-game (je pense à GTA V online, mais aussi les jeux Supercell ou Minecraft), on peut déterminer ces jeux au nombre souvent immense de chaîne YouTube dédiées ; et enfin, les jeux "compétitifs", dont la motivation principale à rester est le perfectionnement de sa maîtrise des mécaniques de jeux (Age Of Empire II, Starcraft, Trackmania). <br /> Évidemment, ces catégories ne sont pas hermétiques (combien de jeux compétitifs ont des DLC ? Et combien de jeux "achevés" ont eu un ou deux DLC ou mises à jour avant d'être, en effet, achevés ?). Mais ça me permet de déterminer vers quoi il vaut mieux s'orienter : et aujourd'hui, quand je dois conseiller un jeu vidéo, je conseillerais toujours d'avantage les jeux "achevés", qui ne demanderont pas trop de temps, et qui sauront être satisfaisant sans un investissement immense. Il en va ainsi en ce qui me concerne : je joue beaucoup à Minecraft (jeu "service") et Age Of Empire II (jeu "compétitif"), mais je me penche régulièrement vers des jeux plus courts, uniques, avec des gameplay que je connais mal, récents ou plus anciens (ces derniers mois, j'ai joué à Bayonetta, Mario Galaxy, Xcom, Hotline Miami, par exemple).<br /> Bref, j'ai quelques "regrets" a posteriori, au sens où bon, la matinée passée à moder mon CIV VI pour au final que ça ne marche pas aurait pu être en effet passée à autre chose de plus agréable, de plus stimulant. Mais ces moments sont minimes ; ils sont comparables au moments de regrets d'avoir regardé un film vraiment nul juste pour dire que je l'ai vu (pire chose à faire, arrêtez de cramer vos neurones à regarder les films nuls que tout le monde déteste).<br /> <br /> Le récit posé, la réflexion entamée, allons au bout des choses : "est-ce si faux que de dire que les jeux vidéos rendent idiots" ? Eh bien, il me semble que oui, c'est bien faux dans l'absolu ; le mathématicien qui passe quelques heures sur Tetris ne va pas subitement perdre ses capacités à faire des fonctions. Le pilote d'Air France ne sera pas démuni après avoir piqué un avion de chasse sur GTA V. Et l'ado encore au lycée ne va pas rater son bac à cause de quelques nuits blanches sur Minecraft (sauf si c'est la veille de l'exam, mais auquel cas il abuse). Je vois qu'il était question dans le post que je cite des plus jeunes, des ados en particulier ; mais les exemples donnés semblent biaisés : les enfants qui mettent le JV en valeur ont souvent bien d'autres problèmes de fond autre que le JV lui-même. Ils sont souvent seuls, isolés, mal dans leur peau, en retard scolairement. Enlevez-leur les jeux vidéo, ils se rabattront sur autre chose. C'est un symptôme, pas une maladie. À très haute dose (si on dépasse les cinq à dix heures par jours en moyenne), ça peut devenir affolant, en effet ; mais ces cas restent rares.<br /> De plus, gauchiste comme je suis, je regarderais les conditions socio-économiques des enfants qui limitent voire s'interdissent les jeux vidéo : il y a fort à parier que ce sont plutôt des enfants de professeurs, de cadre supérieurs voire de bourgeois, des milieux dans lesquels ce n'est pas tant le jeu vidéo qui est mal vu, que l'éducation et l'épanouissement intellectuel et personnel qui sont valorisés. Quant aux vieux réac de la TV, ils ne sont pas tant contre le jeu vidéo ; ils méprisent tout ce qui éloigne de la TV. Je me souviens, dans mon enfance, d'un journal de Mickey qui déconseillait les jeux vidéos, et qui proposait plutôt de... regarder la TV ! Disney Chanel, de préférence, bien plus instructive et divertissante (selon eux).<br /><br /> Mais il me semble qu'il faut pousser la réflexion plus loin, au-delà du jeu vidéo seul : car la question posée, en creux, dans ce post, c'est "comment faut-il vivre" ? Faut-il plutôt une vie de rebondissements, de rencontres, de voyages et d'aventures, de diversité ? Ou une vie calme silencieuse, plus monotone, plus renfermée ? Ce n'est pas la première fois que je vois, sur Internet, un discours qui compare ou oppose ces deux vies. Alex Arno, vidéaste qui parle de maths, avait fait une vidéo sur le conformisme qui disait peu ou prou des choses similaires : il vaut mieux vivre pleinement, sincèrement, avec de l'auto-discipline, en allant vers l'autre, quitte à se restreindre en plaisirs faciles. Le récit de Dieunyzos y ressemble en quelque point : même valorisation de l'application personnelle (l'un dans les maths, l'autre la musique), rejet de la vie creuse et vaine dictée par le divertissement, goût pour le contact et l'aventure humaine.<br /> Ce que l'on peut lire en creux dans le récit de Dieunyzos, c'est une préférence nette pour les dix ans de musique (qui par ailleurs seraient passionnants à lire !). De même, chez Arno, on entends le culte de l'excellence en mathématique, non pour lui-même mais pour ce qu'il apporte de satisfaction, de joie, d'épanouissement. Bref, il me semble que ce qu'il y a à comprendre ici, derrière la simple question des jeux vidéos, c'est "est-ce que votre vie est épanouissante ? Est-ce que vos divertissement empêchent votre vie de l'être ?" Et c'est une question tout à fait pertinente, qui ma fait, il faut le dire, sincèrement réfléchir, et devrait vous aussi vous faire méditer.<br /><br /> Pour ma part, ma vie me convient. Pourtant, vue de l'extérieur (et ça, on me l'a souvent dit), ma vie est chiante à mourir : mes centres d'intérêt principaux, c'est le cinéma, la littérature (médiévale et antique), la religion, l'histoire bref des trucs qui intéressent et n’impressionnent quasiment personne. Et je me consacre presque tout entier à cela. Seulement voilà, je ne souhaite pas faire de tout ça mon métier ; je ne veux être ni universitaire, ni prof, ni historien, encore moins théologien ou prêtre. J'ai pour projet de vie d'être bibliothécaire. Croyez-le ou non, mais ça a suscité l'incompréhension voire la déception de mes professeurs de prépa, qui trouvent que c'est là un "gâchis", mais aussi de ma famille qui me voyait faire plus que ça. Mes passions, c'est pas pour mon métier, c'est pour mon temps libre ; et il en sera ainsi pendant sûrement très longtemps encore. Où donc me situe-je ? Vie routinière, monotone, creuse, vide, sans aspérité et mollassonne ? Vie épanouie, en quête de réussite et d'excellence, qui accomplit ses rêves ? D'aucun diront "gna gna french dream", mais rêver de se marier, d'avoir une maison même modeste et de fonder une famille n'a, je crois, rien de honteux.<br /> Épanouissez-vous, mais prenez toujours le temps de vivre. J'ai vu des gens qui, par haine de ces vies creuses, faites de divertissements et d'antidépresseurs, s'imposaient à eux-mêmes des activités, une rigueur artificielle, un "life-style" de "mâle alpha dominant", et in-fine des valeurs tout aussi creuses. Bref, une partie non négligeable du développement personnel, qui parle de gagner beaucoup d'argent, avoir pleins de femmes, des muscles, une réussite sociale. C'est un parti pris bien extrême, car cette vi

Animation Animation